Démonstrations de force, samedi 18 octobre 2014, de Rached Ghannouchi, chef d'Ennahdha, à Sfax, et de Béji Caid Essebsi, président de Nida Tounes, à Kairouan.

Par Zohra Abid

Entre l'islamiste Rached Ghannouchi et le démocrate progressiste Béji Caïd Essebsi, chefs des deux plus importantes formations politiques en Tunisie, il y a comme un défi permanent: celui rassembler le plus grand nombre de partisans possible dans leurs meetings électoraux respectifs.

Au Théâtre de plein air Sidi Mansour, à Sfax, Rached Ghannouchi était presque en terrain conquis. Depuis qu'Ennahdha a remporté les élections du 23 octobre 2011, les islamistes ont beaucoup travaillé, notamment dans les mosquées et les tentes de prédication, pour avoir le plus grand nombre de Sfaxiens de leur côté. Le meeting d'hier, auquel ont pris part près de 10.000 personnes, est censé prouver cette conquête.

Démonstration de force des Nahdhaouis au théâtre de plein air Sidi Mansour, à Sfax.

Pour que les habitants de cette ville du sud-est renouvellent leur confiance dans son parti, M. Ghannouchi a adopté, comme d'habitude, un discours consensuel et vaguement rassembleur, sans rien lâcher des dogmes de la doctrine islamiste, une façon de brasser large sans perdre l'électorat islamiste traditionnel.

Un peu plus au nord, à Kairouan, autre fief des islamistes, c'est Beji Caïd Essebsi qui a rassemblé la grande foule à la place Aouled Farhan, derrière la mosquée Okba Ibn Nafaâ, pleine comme un œuf, comme si tous les habitants de la ville s'étaient donné rendez-vous pour réserver un accueil triomphal à l'ancien Premier ministre et aux autres dirigeants de Nida Tounes, présentés comme les sauveurs de la Tunisie après les errements de la «troïka», la coalition dominée par Ennahdha ayant gouverné pendant 3 ans et mené le pays au bord de l'anarchie et de la banqueroute. 

Show électoral de Caïd Essebsi et Nida Tounes à Kairouan.

A une semaine des législatives du 26 octobre 2014, le match est loin encore d'être joué, et même si les sondages donnent un léger avantage à Nida Tounes, la perplexité des électeurs et leur indécision laissent la porte ouverte à toutes les surprises.

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