Samedi, quelques dizaines de Tunisiens avaient fait le siège de l’ambassade de Tunisie à Bruxelles, en Belgique, pour réclamer la démission de l’ambassadeur Abdessalem Hetira.


Le diplomate, qui aura servi jusqu’au bout le régime Ben Ali, a été acculé à recevoir une délégation et à lui expliquer que son rôle, loin d’être politique, avait été «administratif et provisoire», car lié à la décision des nouvelles autorités en place à Tunis.
Les Tunisiens de Belgique reprochent à l’ambassadeur d’avoir été pleinement acquis au régime Ben Ali. «Avec le consulat, le centre culturel et les amicales – les officines du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd) – présentes sur le sol belge, l’ambassade passait auprès d’un grand nombre d’entre eux pour une sorte de Big Brother. Les informations qui y parvenaient étaient susceptibles de conduire à des manœuvres d’intimidation envers ceux qui avaient osé critiquer le régime», note ‘‘Le Soir’’.
Le journal belge ajoute: «Le 13 janvier, veille de la fuite du dictateur, l’ambassadeur Abdessalem Hetira avait encore livré des commentaires sans équivoque sur la révolution qui allait emporter Ben Ali et son régime. Pour ce diplomate, la Tunisie était ‘‘une société ouverte’’ ; s’immoler ‘‘ça arrive tous les jours, des suicides, s’immoler, c’est spectaculaire’’ forces de l’ordre étaient dans ‘‘une situation de défense légitime’’ lorsqu’elles affrontaient (et tuaient) les manifestants».
Des phrases qui résonnent aujourd’hui comme une insulte à la mémoire des Tunisiens et, surtout, aux martyrs de leur révolution.