Hizb Ettahrir poursuit sa campagne pour le boycottage des élections, considérées comme une pratique contraire à la charia islamique.
Ce parti islamiste radical, légalisé en 2012 par l’ancien Premier ministre Hamadi Jebali, ex-secrétaire général du parti islamiste Ennahdha, a investi, ce mardi 21 octobre 2014, la mosquée Zitouna dans la médina de Tunis pour appeler les fidèles venus prier à ne pas voter ce dimanche 26 octobre 2014. Mabrouk Boudhafri, membre du parti, a pris la parole dans la cour de la mosquée pour appeler à l’application de la charia et l’instauration du califat, et stigmatiser les élections, qualifiées de dictat des étrangers et, surtout, des Occidentaux. «Nous ne suivrons pas la voie des ennemis de l’islam, mais celle de notre prophète Mohamed», a-t-il dit devant une poignée de fidèles. Il n’y a là rien de surprenant de la part d’un parti qui a toujours rejeté ouvertement et tapageusement l’Etat civil, la démocratie et les élections. Mais que ce genre de prosélytisme soit permis dans les mosquées dénote un laxisme et un laisser-aller de la part du ministère des Affaires religieuses, qui est chargé de la gestion des lieux du culte. On rappellera, par ailleurs, qu’en juillet 2014, la présidence du gouvernement avait adressé une lettre d’avertissement au parti Hizb Ettahrir à la suite de plusieurs dépassements, et que le chef du gouvernement Mehdi Jomaa a donné un délai d’un mois à Ridha Belhaj, porte-parole de ce parti extrémiste pour se conformer à la législation nationale sur les partis. Non seulement M. Belhaj n’a donné aucune importance à l’importance à l’avertissement de M. Jomaa, mais il s’en est moqué ouvertement. Personne n’a rien trouvé à redire, ni la présidence du gouvernement, ni le ministère public. Ce qui constitue un encouragement au parti Hizb Ettahrir et à ses dirigeants pour qu'ils continuent de narguer l'Etat et la société. Y. N. M. |
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