Pour les Tunisiens résidents à l'étranger, le vote pour les législatives a commencé ce vendredi 24 octobre 2014... Beaucoup d'incidents ont été enregistrés.

Par Yüsra N. M'hiri

Beaucoup parmi les Tunisiens résidents à l'étranger se sont levés tôt, vendredi matin, pour aller voter. Mais certains n'ont pu le faire à cause des changements de dernière minute dans les bureaux de vote.

Au Japon, par exemple, il était prévu que les électeurs votent dans un bureau à Tokyo, mais arrivés sur place, ils ont appris qu'ils devaient se déplacer dans un autre bureau se trouvant à près de 3 heures de la capitale nipponne... Tous n'ont pas eu le courage ni les moyens de s'y rendre, le billet de transport coûtant l'équivalent de 350 dinars.

Il en est de même pour les résidents à Québec, au Canada, invités à faire plusieurs centaines de kilomètres pour pouvoir voter... à Montréal.

En Belgique, Fethi El Hadjali, du Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT), indique, dans un communiqué de son association, que «les lieux prévus pour les bureaux de vote en Belgique ont changé à plusieurs reprises» et que «le bureau d'Ostende a été supprimé». «Nous rappelons que le bureau de vote de Liège a été annoncé, lors de la campagne d’inscription, au Château de Péralta. Puis, nous avons été informés qu’il a été décidé de le déplacer à l’Ecole de Coiffure, 16 rue de Pitteurs 4000 Liège. Puis, de nouveau, au Château de Péralta; et pour terminer il s'agit de la rue des Pitteurs. Nous avons dû faire une campagne d’information auprès de nos concitoyens», ajoute le CVDT, qui «craint que ces imprévus ne fassent qu’ajouter aux difficultés de mobilisation des électeurs.»

Une longue file d'attente devant le bureau de vote de Nice.

A Lyon, en France, Leila est scandalisée. Elle s'est présentée pour voter, mais n'a pas trouvé son nom sur la liste électorale. «C'est aberrant, j'ai voté en 2011, mon nom devait se trouver automatiquement sur la liste. Je me suis levée tôt, j'ai fait la queue, mais on m'a dit que je ne pouvais pas voter. C'est inadmissible», dénonce-t-elle.

A Paris, plusieurs électeurs se sont retrouvés dans la même situation et ont été refoulés à l'entrée du bureau de vote au prétexte que leur nom n'existait pas sur les listes électorales, alors qu'ils étaient inscrits et avaient déjà voté en 2011.

Ahlem Hachicha évoque, pour sa part, un incident à Doha, au Qatar: «Des électeurs inscrits avec justificatifs en main sont empêchés de voter».

Des électeurs inscrits au bureau de vote de Rome 1 dénoncent, pour leur part, la poursuite de la campagne électorale par des militants du Congrès pour la république (CpR), qui plus est, en face du bureau de vote. Les membres de l'Instance des élections ne bougent pas le petit doigt, déplore-t-elle.

Fayrouz Ben Ali dénonce la même pratique, mais accuse le parti islamiste Ennahdha: «Des groupes nahdhaouis sont rassemblés devant les bureaux de vote et incitent les gens à voter pour le parti islamiste dans les bureaux de Rome 1 et Rome 2», note-t-elle sur son compte twitter, ajoutant: «Le bordel total dans les bureaux de vote de Rome».

Un Tunisien vote au Japon. 

Selon le témoignage d'un autre électeur rapporté à Kapitalis, un parti (dont le nom n'a pas été précisé) distribue des tracts devant le bureau de vote de Pantin, dans la banlieue de Paris.

En revanche, ceux qui ont pu tremper leur doigt dans l'encre (mauve cette fois-ci) se sont dépêchés de poster leurs photos sur les réseaux sociaux en appelant leurs compatriotes à aller voter pour aider à construire une Tunisie meilleure...

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