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Après l'annonce, dimanche soir, par les instituts de sondage, des résultats préliminaires des législatives, beaucoup de Tunisiens ont fêté (déjà?) le départ des islamistes.

Par Yüsra N. M'hiri

Dans la soirée du dimanche 26 octobre 2014, des partisans des différents partis démocratiques ont laissé exploser leur joie et sont sortis dans les rues, pour entonner l'hymne national et scander des slogans hostiles à Ennahdha, aux islamistes en général et à la «troïka», l'ex-coalition gouvernementale, dont les deux composantes soi-disant laïques, ont subi un cuisant échec: le Congrès pour la république (CpR) et Ettakatol, crédités d'un très faible score, «zéro virgule», raillent leurs adversaires. «Nous ne fêtons pas forcément la victoire de Nida Tounes, mais le départ des islamistes qui ont ruiné le pays!», expliquent-ils.

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La revanche posthume du moderniste Bourguiba sur l'islamiste Ghannouchi.

Aux Berges du Lac de Tunis, les partisans de Nida Tounes se sont rassemblés devant le siège de leur parti pour fêter une victoire annoncée qui va enfin «éclairer la Tunisie, débarrassée des obscurantistes», disent-ils. «Beji président», criaient-ils en choeur, voyant déjà leur président, Beji Caïd Essebsi, au palais de Carthage.

«Bajbouj (diminutif de Beji Caïd Essebsi, NDLR) sauvera la Tunisie. Nous sommes fiers de lui et Bourguiba doit sourire là où il est, dans l'au-delà, heureux et rassuré de la continuité de son combat», affirme un partisan de ce parti libéral, qui se réclame du legs réformiste et moderniste de l'ancien président tunisien.

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La débâcle annoncée d'Ettakatol et de Mustapha Ben Jaâfar.

La même ambiance festive a aussi été enregistrée à Monastir, Moknine, Mahdia et d'autres villes de la région du Sahel, le fief du bourguibisme, qui semble prendre sa revanche de son ennemi de toujours : l'islam politique.

Le départ annoncé d'Ennahdha a également été fêté dans le bassin miner de Gafsa, berceau de la révolution délaissé par tous les gouvernements post-révolution.

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Adnen Hajji félicité par ses électeurs à Redeyef.

A Redeyef, on a fêté, surtout, la victoire du leader syndicaliste Adnen Hajji, figure emblématique de la résistance à la dictature de Ben Ali. Et fervent défenseur des intérêts des travailleurs. L'enfant du pays, qui a toujours lutté pour la justice sociale, saura représenter les habitants de cette région et défendre leurs intérêts sous la coupole du Bardo où les grandes décisions seront prises.

Chants patriotiques, slogans révolutionnaires et feux d'artifices ont animé les villes minières jusqu'à une heure tardive de dimanche.

Autre élu célébré par les siens, M'barka Brahmi, épouse du leader de gauche Mohamed Brahmi (assassiné, le 25 juillet 2013 par des extrémistes religieux) et tête de liste du Front populaire dans la circonscription de Sidi Bouzid, qui va devoir remplacer son mari au palais du Bardo.

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Mbarka Brahmi sur les pas de son défunt mari.

«Cette grande dame prend sa revanche. Elle fera la différence dans l'hémicycle, par sa bravoure et sa ténacité. Le peuple se réjouit déjà de voir M'barka à l'Assemblée, où elle sera la voix des déshérités et des laissés pour compte», commente Imed sur Facebook.

«Félicitations ma mère chérie», commentera simplement son fils ainé Adnen.

Pour tout ce beau monde, qui s'est empressé de crier victoire, il reste à espérer que les résultats préliminaires annoncés ce soir par l'Isie confirmeront la tendance déjà révélée par les sondages de sortie des urnes.

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