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C'est sur un fond de cafouillage électoral à l'étranger que les Tunisiens sont partis voter, dimanche 26 octobre 2014 pour bâtir la Tunisie de demain, entre TIC et Toc.

Par Samantha Ben-Rehouma

 

Dimanche 26 octobre 2014 aurait pu s'appeler Journée Mondiale des Elections : Brésil (200,4 millions d'habitants), Ukraine (45,5 millions d'habitants) et Tunisie (10, 9 millions d'habitants). Nonobstant, si pour les 2 premiers, les résultats ont rimé avec réélection et n'ont pas tardé, force est de constater qu'en Tunisie c'est encore l'Isie-tation !

Des Chiffres et «Delete»

Non seulement on a assisté, depuis jeudi, à une déferlante de témoignages de Tunisiens, vivant à l'étranger, indignés et en colère soit de ne pas trouver leur nom sur la liste, soit de voir leur lieu de vote se trouver à des centaines de kilomètres de leur domicile (Japon), soit des failles informatiques qui effacent toute trace de ceux qui avaient déjà voté en 2011, j'en passe et des meilleures.

C'est donc sur ce fond de cafouillage électoral à l'étranger que les Tunisiens sont partis voter dimanche 26 octobre 2014, et ce, dès 7heures pour la plupart car c'est bien connu «le monde appartient à ceux qui votent tôt»!

Electrice-et-soldate

La Tunisie que l'on aime, celle des femmes: l'électrice et et la soldate.

A 20 heures, les Tunisiens, qui n'ont voté qu'à 62%, ne savent toujours pas qui a gagné, même si Nida Tounes est donné favorit par les instituts de sondage. A croire que la Tunisie, si forte en TIC, ne sait toujours pas débarrassée de ses Toc, et ce n'est pas demain la veille qu'elle remportera la médaille Fields, puisqu'en 2014, on ne sait toujours pas compter des voix, tant y a trop de bulletins, tant y a trop de population... Ils sont combien déjà au Brésil?!

Rope-a-dope

Si la Tunisie n'a pas encore sombré – malgré les assassinats politiques, les actes terroristes – dans le côté obscur, restons toutefois clairvoyants et vigilants car, quelle que soit l'issue du scrutin, on va vite jouer à House of Cards dans les jours à venir.

Et là, «humble tu resteras», dirons-nous, car le Tunisien attend beaucoup de Mea Culpa (oui, je sais, on peut rêver!) de certains partis politiques – qui n'ont eu de cesse de fanfaronner sur leur (soi-disant) «We are the Champions» lors de la rédaction de la Constitution – ont économiquement et socialement rendus exsangue ce pays (cf. Fitch Ratings).

Electeur-handicape

Quand le coeur y est, le corps ne peut que répondre.

Entre «ferme ta gueule» et «cause toujours»

Impasse politique, démissions, changement de gouvernement, prorogation du mandat des parlementaires, salaires indécents de ces étriqués se pensant vraiment être l'élite à qui tout échoit et qui s'y connait si bien en travaux grassement payés pour ne produire que de la salive, et ce, pour justifier l'incongruité, la bêtise et la largesse de leurs émoluments, etc. La liste est longue. Résultat: beaucoup d'abstention (surtout chez les jeunes, les premiers touchés par le chômage) car aucun programme politique ne sied aux attentes – pour ne pas dire prières – d'un pays à genou.

Si (et heureusement on sait déjà que pour certains c'est un p'tit tour et puis s'en va), le souci premier sera de rassembler toutes les petites mains qui croient en une Tunisie laïque et libre.

Pour autant, inutile de se voiler les yeux, le futur président devra fédérer pour réussir et ne pas jouer le jeu de son prédécesseur «diviser pour mieux régner», qui révélait plus une logique de marchandage d'influences qu'une cohérence de gestion ou une vision d'avenir pour les Tunisiens.

En somme, faire fi de ''Games of Thrones'' et autre ''Scandal'' pour bâtir la Tunisie de demain à savoir ''A Perfect World''. Enfin, si possible...

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