Cad-Essebsi-France-24Avant l'annonce des résultats officiels par l’Isie, Beji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes, a estimé que la victoire de son mouvement est «établie».

Dans un entretien avec la chaîne France 24, lundi 27 octobre 2014, M. Caïd Essebsi a affirmé que son parti a remporté les législatives organisée la veille dans le pays. «Nous devons attendre des résultats définitifs», a-t-il néanmoins tenu à ajouter.

Le président de Nida Tounes a également indiqué que Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha, qui dominait l’Assemblée sortante, l'a appelé au téléphone pour le féliciter pour la victoire.

Revenant sur la candidature du président provisoire Moncef Marzouki à la magistrature suprême, M. Caïd Essebsi a indiqué que ce dernier aurait dû quitter le palais de Carthage, sa mission étant finie selon le texte de la constitution. «Son parti, le Congrès pour la république (CpR), n’a obtenu que 2 ou 3% aux législatives et ses chances sont très limitées pour la présidentielle», a-t-il ajouté.

Interrogé sur ses propres chances à la présidentielle, M. Caid Essebsi a déclaré: «Mon passé plaide pour moi. J’ai un âge assez avancé, mais Nida Tounes a besoin de tout le monde pour donner plus de poids et d’envergure au parti pour mettre au point le programme que nous avons déjà élaboré. Par ailleurs, mon parti a estimé que je serais utile pour les 2 à 3 années à venir».

Le président de Nida Tounes ne veut sans doute pas dire par là qu’il pourrait partir au bout de 2 ou 3 ans, le mandat présidentiel étant fixé à 5 ans, mais que sa présence, à Carthage, au cours de cette période délicate, eu égard son expérience, serait salutaire pour le pays.

En réponse au reproche de ses détracteurs, qui accusent Nida Tounes d’avoir remis les figures de l’ancien régime sur les devants de la scène politique, M. Caïd Essebsi a répondu que ces personnes ont été innocentées par la justice et qu’on ne peut les priver de leurs droits civiques en tant que citoyens.

«2 millions de Tunisiens étaient avec Ben Ali, on ne peut les exclure, s’ils n’ont rien fait contre le pays, et qu’ils ont été blanchis. D’ailleurs, la loi d’exclusion politique n’a pas été adoptée», a-t-il expliqué.

Tout en admettant qu’il y aura beaucoup de travail sur la planche, le président de Nida Tounes a assuré que son parti va œuvrer pour mettre fin à la marginalisation des régions intérieures, jusque-là exclues du circuit économique national.

«Nous lutterons contre la marginalisation de ces régions, là où la révolution a éclaté. Nida Tounes a, justement, un programme à cet effet. Dès que le prochain gouvernement sera formé, nous commencerons à le mettre en oeuvre et les habitants de ces régions verront progressivement les changements qu’ils attendent depuis des années», a-t-il conclu.

Y. N. M.

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