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A Monastir, ville qu'il a choisie pour donner le coup d'envoi de sa campagne pour la présidentielle, Béji Caïd Essebsi n'a cessé d'appeler à l'unité du peuple. Vidéo. 

Par Zohra Abid 

C'est dans l'esplanade du mausolée Habib Bourguiba, à Monastir, ville natale du libérateur de la Tunisie et son premier président de la république, que Béji Caïd Essebsi, président de Nida Tounes, a choisi de lancer sa campagne pour la présidentielle du 23 novembre 2014.

Ce choix, on l'imagine, n'était pas fortuit, car à Monastir, ce Tunisois est presque chez lui. Et s'il aime, lui-même, s'identifier à Bourguiba, au point de vouloir lui ressembler en tout, cette identification dépasse l'aspect physique, le leader de Nida Tounes revendiquant avec force le legs moderniste et progressiste de son illustre ainé, dont il a été le ministre de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères (excusez du peu !).

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Caïd Essebsi et Nida Tounes en terrain conquis à Monastir.

Les Monastiriens, et les Sahéliens en général, qui vouent un véritable culte à Bourguiba, se retrouvent, eux aussi, dans cette identification au point d'ailleurs de l'alimenter, notamment en votant en masse pour Nida Tounes lors des législatives du 26 octobre 2014.

En terrain conquis, le candidat de Nida Tounes a été accueilli par des milliers de ses partisans (le mot fans aurait aussi convenu). Et au moment même où, à Tunis, Moncef Marzouki, s'attaquait à Béji Caid Essebsi, à Nida Tounes et aux médias, qualifiés de «cellules dormantes du RCD», ancien parti au pouvoir dissous, et divisait les Tunisiens entre le camp des «révolutionnaires» (lui et ses partisans) et celui des «contre-révolutionnaires» (ses adversaires), Béji Caïd Essebsi, en véritable patriote et homme d'Etat, n'a cessé, tout au long de son discours, d'appeler les Tunisiens à l'union et à la préservation de l'unité nationale, leur unique force face aux menaces intérieures et extérieures.

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A l'esplanade du mausolée Habib Bourguiba, les Monastiriens et Monastiriennes reconnaissent les leurs.

M. Caïd Essebsi, conscient de la situation difficile qui prévaut aujourd'hui en Tunisie, notamment sur les plans sécuritaire, économique et social, a appelé toutes les forces politiques à se mettre d'accord sur un programme de redressement national et sur une équipe de gens compétents capables de sauver le pays.

«Il est temps pour que le pays retrouve sa dignité et l'Etat son autorité et qu'un président puisse représenter tous les Tunisiens par-delà leurs orientations politiques», a notamment dit M. Caïd Essebsi.

Faisant allusion à certains autres partis et candidats, qui font leur campagne électorale sur les thèmes éculés et diviseurs de l'identité, opposant croyants et mécréants, musulmans et laïcs, conservateurs et progressistes, le leader de Nida Tounes a lancé aux milliers de femmes et d'hommes brandissant des portraits de Bourguiba et de Caïd Essebsi, ainsi que le slogan de la campagne de ce dernier «Vive la Tunisie»: «Nous sommes tous des musulmans et rien n'autorise nos adversaires à mener leur campagne au nom de la défense de l'islam».

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«Nous sommes tous des musulmans et rien n'autorise nos adversaires à mener leur campagne au nom de la défense de l'islam», lance Caïd Essebsi à ses partisans.

Cette posture populiste aura du mal, selon lui, à convaincre les Tunisiens. Car, a-t-il expliqué, «le président Bourguiba avait anticipé cette grave dérive et prit soin de faire inscrire l'islam en tant que religion de l'Etat tunisien dans le premier article de la première constitution du pays».

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