Débarqué la veille de Londres, Grande-Bretagne, où il réside, après plusieurs années d’absence, le journaliste et homme d’affaires Hachemi El-Hamdi (patron de la chaine satellitaire Al-Mustakillah, basée à Londres) a été accueilli comme un grand leader par ses partisans, venus en très grand nombre à l’aéroport international de Tunis-Carthage, ramenés par bus de Sidi Bouzid et d’autres régions du pays.

Le lendemain de son arrivée, l’ex-militant d’Ennahdha a donné le coup d’envoi de sa campagne en se rendant au mausolée Mohamed Bouaziz, saint patron de Sidi Bouzid, pour invoquer sa baraka, avant de tenir un meeting au cours duquel il a déploré le manque flagrant d’infrastructures dans la région.

«Sidi bouzid a toujours été délaissée et a longtemps souffert de la ‘‘hogra’’ (mépris)», a-t-il martelé, avant d’égrener les points saillants (et ô combien généreux) de son programme : la santé pour tous, le transport gratuit pour les pauvres et les personnes âgées, les primes pour les chômeurs, etc.

Comme la plupart des autres candidats, M. El-Hamdi n’a pas cru devoir expliquer aux électeurs comment il va pouvoir financer tous ces cadeaux électoraux.

Le patron d’Al-Mustakillah, qui ne se doute de rien, est persuadé qu’il va remporter la présidentielle du 23 novembre 2014 sans coup férir. Mieux encore: ce sont les électeurs d’Ennahdha et de Nida Tounes, les deux plus grands partis, qui vont lui faire confiance pour conduire le pays. Pourquoi ces derniers le préfèreraient-ils à d’autres candidats?

M. El-Hamdi, qui est sur un nuage, ne s’embarrasse pas de ce genre de considérations...

Z. A.