L’homme d’affaires, qui a été élu sur une liste du parti islamiste Ennahdha à la circonscription de Sfax 2 lors législatives du 26 octobre 2014, parlait au cours d'une conférence de presse, jeudi 6 novembre 2014.

«Le poste de président requiert la participation à des conférences internationales», a-t-il précisé, rappelant que «le futur président, en sa qualité de commandant suprême des forces armées, va devoir travailler durant de longues heures quotidiennement, pour faire face au fléau du terrorisme auquel est exposé le pays».

Cette insistante de M. Frikha sur la nécessité d’élire un président de la république qui ne soit pas très âgé n’est pas fortuite. Elle constitue une attaque frontale contre Béji Caïd Essebsi, candidat de Nida Tounes, âgé de 88 ans, et qui est donné grand favori de la présidentielle du 23 novembre 2014.

M. Frikha a donc désigné ainsi, clairement, l’homme à battre, et qu’il considère comme son principal concurrent dans la course pour le palais de Carthage.

Le candidat soi-disant indépendant a passé ensuite en revue son programme électoral, essentiellement axé sur l'appui aux classes sociales pauvres et marginalisées et sur la prise en charge des jeunes au chômage.

L'impulsion de l'économie, l'ouverture sur de nouveaux partenaires internationaux et le renforcement des institutions sécuritaire et militaire font aussi partie de ce programme.

M. Frikha, qui avait affirmé, quelques jours auparavant, que certains partisans d’Ennahdha allaient voter pour lui, a tenu cependant à préciser que «cela ne veut pas dire que le mouvement va me soutenir en tant que candidat à la présidentielle».

Il faut rappeler, à ce propos, qu’Ennahdha, qui avait conseillé à M. Frikha de ne pas se porter candidat à la présidentielle, n’a pas encore tranché lui-même la question du candidat à soutenir. Le mouvement semble indécis et traversé par de fortes divergences à ce sujet.

I. B.