Des habitants de Bouhajla, gouvernorat de Kairouan, ont hué le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, qui a du écourter sa visite et quitter la ville.
Le candidat à la présidentielle du 23 novembre 2014 s’est rendu, samedi 8 novembre 2014, à Bouhajla, dans le cadre de sa campagne électorale. A peine a-t-il commencé son discours, à la place des martyrs, que des citoyens ont exprimé leur indignation face aux promesses que l’orateur avait faites en 2011 et qu’il n’a pas tenues. «Où sont les emplois promis? Nous croulons sous la pauvreté, qu’avez-vous fait pour nous aider?», criaient les protestataires. Le candidat a tenté de calmer ses pourfendeurs, en expliquant que le manque de projets de développement dans la région est la conséquence de la corruption de Ben Ali et de son régime, avertissant contre le retour de cet ancien régime qui essaie de revenir sur les devants de la scène politique. «Il faut y faire face pour que la région ne soit pas de nouveau sanctionnée», a-t-il lancé. Mais les habitants, peu convaincus par son discours, se sont mis à le chahuter et à lui demander de partir. «On veut travailler, on veut des actions concrètes et non pas des paroles en l’air. Laissez-nous tranquille et partez !», criaient-ils. Certains présents, sans doute des partisans du Congrès pour la république (CpR), le parti de Marzouki, ont tenté de raisonner les protestataires, mais en vain. Moncef Marzouki, dépassé par les événements et craignant que la situation empire, s’est résigné à s’en aller, sous haute protection policière. Moncef Marzouki chassé par la population de Bouhajla (capture d'écran). Morale de l’histoire : 4 ans après le départ de Ben Ali, les Tunisiens en ont marre des responsables politiques ayant occupé les hauts postes au gouvernement depuis 2011, qui en ont profité pour améliorer leur situation personnelle, mais n’ont rien fait pour améliorer celle des populations dont ils viennent solliciter aujourd’hui le vote. Y. N. M. |
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