Oui, répond Alain Dubois, journaliste de politique étrangère, dans son blog.
M. Jouini, par ailleurs professeur d’économie à l’université de Paris-Dauphine, a déclaré récemment dans une interview au magazine ‘‘Le Point’’: «L’économie mafieuse était essentiellement liée à une famille au pouvoir. Aujourd’hui, c’est fini. Nous voulons une économie qui fonctionne selon les règles de transparence, où les différents agréments ne sont pas obtenus en fonction de la proximité avec les autorités ni en payant.»
Belle leçon d’éthique des affaires. Mais cette éthique dont se prévaut M. Jouini autorise-t-elle le cumul du poste de ministre dans un gouvernement, fut-il de transition, et de la fonction d’administrateur dans de nombreuses entreprises privées, notamment la compagnie d’assurance Comar, la chaîne de distribution Magasin Général et le groupe de télécoms Altran Telnet Corporation?
Il y a là une ambiguïté dont M. Jouini et le premier gouvernement de l’après-Ben Ali se seraient bien passés.
Imed B.
Après la mise en ligne de ce papier, M. Elyes Jouini nous a contacté pour nous informer qu'il a démissionné dès le lendemain de sa nomination de ses mandats d'administrateur à la Comar, à la Société Magasin Général, à Altran Telnet Corporation et à l'Institut Tunis Dauphine. Toutes ces entreprises en ont pris bonne note. Dont acte.