Menacé de mort, Mondher Zenaïdi a indiqué que s’il lui arrive un malheur, il en ferait porter toute la responsabilité à Moncef Marzouki.
En effet, M. Marzouki n’a cessé, dans ses discours électoraux, de qualifier certains de ses concurrents de «taghout», qualificatif utilisé par les salafistes jihadistes pour désigner les «ennemis de l’islam». Dans un communiqué publié mercredi 12 novembre 2014, l’ancien ministre (du Transport, du Commerce, du Tourisme, de la Santé...), qui se présente comme candidat indépendant à la présidentielle du 23 novembre 2014, a confirmé les menaces de mort qui pèsent sur lui. Les autorités sécuritaires l’ont, en effet, informé qu’il est la cible de sérieuses menaces d’assassinat, lors de ses déplacements dans les régions dans le cadre de sa campagne électorale. Dans le même communiqué, M. Zenaïdi a condamné les appels à la haine émanant de Moncef Marzouki, qui qualifie ses concurrents de «taghout». Il s’est étonné aussi du silence de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) et des autorités de l’Etat face à ces appels à la haine lancés publiquement par M. Marzouki lors de ses meetings électoraux. En désignant de «taghout», ses adversaires issus de l’ancien régime, M. Marzouki en a fait, à l’insu de son plein gré, des cibles d’assassinat. Certains de ses partisans (pour la plupart des extrémistes religieux et membres des Ligues de protection de la révolution, récemment dissoutes par la justice), ainsi chauffés à blanc, menacent déjà ouvertement d’un bain de sang si Béji Caïd Essebsi gagnait la présidentielle. Critiqué par ses concurrents, qui lui reprochent d’appeler à la division, à la haine et à la violence, M. Marzouki continue de faire la sourde oreille et de donner des discours hystériques, dont la tonalité extrémiste cherche à gagner la sympathie de l’électorat islamiste en général et salafiste jihadiste en particulier. En traitant ses adversaires de «taghout», mot utilisé par les terroristes pour désigner les policiers et les soldats qu’ils assassinent, le candidat du Congrès pour la république (CpR) encourage les extrémistes religieux à passer à l’acte, a affirmé, de son côté, Mustapha Kamel Nabli, autre candidat indépendant à la magistrature suprême, en marge de sa campagne électorale, aujourd’hui, à Sidi Bouzid. Intervenant sur Shems FM, Adnane Mansar, responsable de la campagne électorale de M. Marzouki, a reconnu les dérapages de son patron. «Moncef Marzouki s’est trompé sur le sens du mot ‘‘taghout’’… Nous reconnaissons nos erreurs lorsque nous nous trompons», a-t-il dit. Reste que certaines erreurs, qui risquent d’armer les tueurs, sont des crimes punissables par la loi. Et M. Marzouki n’est pas (ou pas encore), à ce que l’on sache, au-dessus des lois. Mais où est passé le procureur de la république ? Z. A. |
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