La vie a repris son cours dans tout le pays ces derniers jours, mais des tensions persistent. Des incidents violents ont été enregistrés vendredi et samedi, à Sidi Bouzid et au Kef.
Vendredi 4 février, deux jeunes sont morts dans l’incendie d’un commissariat à Sidi Bouzid où ils étaient en garde à vue pour des faits liés à leur état d’ébriété, selon l’agence de presse Tap. Leur décès pourrait être l’œuvre de partisans de l’ancien régime du président Ben Ali, affirmé le ministre de l’Intérieur qui appelle toute personne disposant d’informations à témoigner.
Quatre policiers ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la mort des deux jeunes hommes, a annoncé hier soir le ministère de l’Intérieur. Mais à Sidi Bouzid, ville-symbole de la «révolution tunisienne» qui a balayé le régime de Ben Ali, les avocats ont fait circuler une liste d’une dizaine de personnes potentiellement impliquées dans le crime.
Samedi 5 février, des manifestants rassemblés devant la préfecture de la ville de Kef demandaient le limogeage du chef de la police accusé d’abus de pouvoir. Le commissaire concerné, Khaled Ghazouani était présent.
Selon des témoins il aurait giflé une manifestante et c’est là que tout aurait dérapé. La foule a alors tenté de rentrer dans le poste de police et les forces de l’ordre ont répliqué par des armes à feu. Deux manifestants sont morts sur le champ et deux autres ont succombé à leurs blessures dans la soirée.
Les forces de l’ordre affirment avoir tiré parce qu’elles n’avaient plus de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov, malgré les tirs de sommation.
Le chef du commissariat de Kef a cependant été arrêté et conduit au siège du ministère pour interrogatoire.