L’incendie a été provoqué dans la nuit du mardi au mercredi 26 novembre 2014. Joint au téléphone par Kapitalis, Nizar Kraïem, propriétaire d’une boutique de vente de matériels et accessoires informatiques jouxtant son domicile, est encore sous le choc.

«La police technique a fait aujourd’hui le constat. Même les murs ont cramé. J’ai tout perdu. C’était mon gagne-pain», a-t-il dit, en précisant qu’il soupçonne un certain Abdelkarim Boukhris, militant du CpR. Et pour cause: dans la nuit du lundi 24 novembre, il était venu accompagné par des membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), une milice islamiste violente, à bord de plusieurs voitures. Ils se sont mis à tourner autour de sa maison en criant: «Beji le lâche, les gens du sud n’acceptent pas l’humiliation».

«Ils voulaient ainsi me provoquer, mais j’ai préféré ne pas réagir pour ne pas leur fournir un prétexte pour m’agresser», a-t-il expliqué, en précisant qu’il avait déjà reçu des menaces de mort de la part de ces mêmes personnes.

Nizar Kraïem a indiqué, par ailleurs, qu’un groupe d’individus avait demandé, il y a quelques jours, au propriétaire d’une agence de location de voitures de lui reprendre la voiture qu’il avait louée pour les besoins de la campagne présidentielle de Béji Caïd Essebsi.

«J’ai dû cacher le véhicule dans le garage et j’ai décidé de ne plus le sortir en attendant que la situation se calme. Ils ont finalement réussi, par représailles, à mettre le feu à ma boutique», a ajouté Nizar Kraiem, au bord des larmes.

Le coordinateur de Nida Tounes à Douz a donné à la police les noms des personnes qu’il soupçonne d’être derrière cet acte criminel.

Z. A.