Anonymus-Banniere

Le groupe Anonymous Tunisie a diffusé des documents relatifs aux dépenses du président provisoire de la république, qui dilapide l'argent du contribuable.

Par Yüsra N. M'hiri

Les documents diffusés par le groupe Anonymous sur sa page Facebook sont des factures de la présidence de la république révélant des dépenses faramineuses et, souvent, injustifiées du «provisoire» Moncef Marzouki.

L'émission ''Le 8e jour'', diffusée sur Al-Hiwar Ettounsi, dans la soirée du vendredi 5 décembre 2014, est revenue sur ce scandale et donné la parole à Mohamed Messaï, porte-parole de la présidence de la république, pour qu'il justifie ces dépenses exorbitantes qui trahissent, aux yeux des Tunisiens, la folie de grandeur du président provisoire, grand amateur de poissons et fruits de mer. Il en a consommé pour une valeur de 10.000 dinars, montant de 2 factures remontant aux fêtes de fin d'année 2012-2013.

Selon M. Messaï, la présidence est victime d'une machination. Il s'est dit désolé des pratiques des hackers d'Anonymous, qui travaillent dans l'ombre, et s'est interrogé sur le timing de la publication des documents en pleine campagne électorale pour le 2e tour de la présidentielle dans lequel M. Marzouki est engagé.

«Ils auraient pu attendre la fin des élections avant de publier de pareils documents. C'est une opération de propagande qui vise à manipuler le peuple et à l'orienter dans son vote», a déclaré M. Messaï, en tentant, sans grande conviction, de justifier les dépenses exorbitantes de son provisoire de président, en affirmant qu'un chef d'Etat doit organiser des réceptions et recevoir les dirigeants des pays amis. «Les frais sont tous justifiés et justifiable», a-t-il lancé.

Reste que cet argument, très général, résiste mal à l'épreuve du détail. En effet, M. Messaï n'a pas démenti l'authenticité des documents révélant des dépenses de dizaines de millions de dinars pour des frais de restauration collective, d'hébergement d'invités (parfois hors du cadre officiel) dans des hôtels de luxe.

Par exemple, une facture révèle des frais de séjour de l'ancien président mauritanien, Mohamed Cheikh Abdellilahi et 4 personnes l'accompagnant. Ce dernier a été hospitalisé durant 22 jours et les frais de soins (18.627.000 dinars) ont été assumés par la présidence de la république, donc par l'argent du contribuable.

Ahmed-Messai

Ahmed Messaï, mauvais avocat d'un très mauvais président.

Une autre facture révèle que la présidence de la République a aussi pris en charge les frais de transport (11. 478.000 dinars) de Pedro Paez Perez, ministre équatorien, pour un déplacement Quito-Madrid, Madrid-Barcelone-Tunis, Tunis-Madrid et Madrid-Quito.

Les partisans de Moncef Marzouki crient au complot et parlent d'une manipulation de Béji Caïd Essebsi, son concurrent au 2e tour de la présidentielle. Mais leur défense manque de crédibilité : un président qui abuse de son poste et puise abondamment dans les caisses de l'Etat, qui plus est, dans une situation de grave déficit budgétaire, ne saurait, raisonnablement, être défendu.

Moncef Marzouki, «président des pauvres et garant du respect des objectifs de la révolution», on en a maintenant les preuves irréfutables.

En fait, cet homme assoiffé de pouvoir a profité de son titre de président pour réaliser sa folie des grandeurs, inviter ses amis, se montrer généreux à l'égard de ses obligés et dilapider l'argent public, au moment où les Tunisiens tirent le diable par la queue pour s'en sortir et que leur pays traverse une crise économique sans précédent.

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