Selon nos confrères de Mediapart, Hakim El Karoui a adressé deux notes à l’ex-président Ben Ali datées du 12 et du 14 janvier, alors que ce dernier s’apprêtait à quitter le pays.
Le banquier franco-tunisien, membre du conseil d’administration d’Orange Tunisie, a transmis deux notes à Ben Ali, via le gendre de ce dernier, Marouane Mabrouk, par ailleurs directeur général d’Orange Tunisie.
Dans les deux notes, El Karoui conseillait notamment au dictateur déchu de «sanctionner des responsables qui ont mal fait leur travail», «donner un coup de jeune et de dynamisme en nommant des quadras issus de la société civile et du monde économique», «trouver un point de chute à l’étranger à Ben Dhia» et «dissoudre l’assemblée nationale » (sic!)…
Le texte des deux lettres, reproduites ci-dessous, peuvent indiquer, chez El Karoui (et, éventuellement aussi) Mabrouk, une volonté de faire accélérer les réformes démocratiques dans le pays par l’entremise du dictateur lui-même, qui y serait acculé par la rue. Les événements, qui se sont accélérés, n’ont pas laissé à Ben Ali le temps de mettre à exécution les conseils du Franco-Tunisien.
Le 15 janvier, au lendemain de la fuite e Ben Ali, le même El Karoui a débarqué à Tunis et s’est mis au service du Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Il était entouré d’autres Franco-Tunisiens qui sont devenus ministres dans l’actuel gouvernement.
Le neveu de l’ex-Premier ministre Hamed El Karoui et ancienne plume de Jean-Pierre Raffarin a-t-il des ambitions politiques en Tunisie?