Homme du passé et du passif, Moncef Marzouki continue de mener sa campagne en s’attaquant à son rival Béji Caïd Essebsi sur des thèmes éculés et anachroniques.
Tout en appelant ses partisans «à ne pas tomber dans le piège insultes et à ne pas dire du mal de son rival Béji Caid Essebsi», le président sortant a affirmé son «droit de juger cet homme pour son passé et pour son rôle destructeur au cours de la phase transitoire». Rôle destructeur? Le président sortant et candidat au second tour de la présidentielle feint d’oublier que c’est M. Caïd Essebsi qui a conduit avec maestria la première phase de transition au lendemain de la révolution de janvier 2011 et organisé les premières élections libres, pluralistes et transparentes dans l’histoire du pays, qui ont permis au parti islamiste Ennahdha de prendre le pouvoir et à M. Marzouki de devenir président provisoire avec... 7.000 voix. Quand on a le passif de M. Marzouki qui, au terme de trois ans de pouvoir, été à l’origine de la montée de l’extrémisme religieux et du terrorisme et de l’aggravation de l’insécurité, de la crie économique et du chômage, on a le droit d’être ingrat et, surtout, amnésique... M. Marzouki parlait, dimanche 14 décembre 2014, lors d’un meeting au palais des sports d'El-Menzah. Ses partisans, ramenés par bus entiers des différentes régions du pays, ont scandé des slogans hostiles à son rival au 2e tour de la présidentielle et au parti de ce dernier Nidaa Tounes. M. Marzouki a réitéré son appel à l'organisation d'un débat télévisé avec M. Caid Essebsi, promettant, au cas où il serait élu président de la république, de préserver les libertés et les droits humains et de garantir la stabilité politique dans le pays. Il s'est dit attaché à la protection de la liberté de l'habit, de la religion et d'expression ainsi qu'aux acquis de la femme et, en premier lieu, le Code du statut personnel. Un public constitué à 90% des islamistes d'Ennahdha. M. Marzouki a démenti, par ailleurs, l'information véhiculée par certains médias sur son intention, une fois élu, de dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). «Je vais coopérer avec n'importe quel gouvernement tant qu'il respecte les droits de l'homme et les principes de la démocratie», a-t-il dit. I. B. (avec Tap). |
{flike}