leila trabelsi feu
En 2006 et 2007, Leïla Trabelsi a fait déclasser deux terrains du site archéologique de Carthage, protégés par l’Unesco, pour y faire construire un complexe immobilier à but spéculatif.


L’épouse de l’ex-président Ben Ali a utilisé les surfaces, jusque là inconstructibles, pour un complexe immobilier aux fins spéculatives, les «Résidences de Carthage», et pour la construction d’une somptueuse villa destinée à l’une de ses sœurs.

Merci qui?
C’est Mohamed El-Aziz Ben Achour, alors ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine (ça ne s’invente pas !), qui a donné son aval pour cette opération. Peu de temps après, l’ambassadeur de France à Tunis, Serge Degallaix, réputé pour ses entrées au Palais de Carthage, l’a décoré dans l’ordre des Arts et des Lettres.
L’ex-président Ben Ali, pour récompenser «son» ministre pour les services rendus à Leïla Trabelsi et à son clan, a bombardé M. Ben Achour, en 2009, secrétaire général de l’Organisation arabe pour l’éducation, la culture et les sciences (Alecso). Une bonne planque pour assurer une retraite paisible. Les Arabes, quant à eux, peuvent dormir sur leurs oreilles: leur éducation, leur culture et leurs sciences sont entre de très bonnes mains.

Enquêtes administrative et judiciaire
Depuis le 3 février, une pétition intitulée «Appel pour la défense de du site culturel de Carthage-Sidi Bou Saïd, Patrimoine de l’humanité», circule sur la Toile. Elle appelle à «la mise sous séquestre des biens détournés», à «la suspension de tous les travaux de construction illégale en cours dans le site archéologique de Carthage et le village de Sidi Bou Saïd» et «l’engagement de la procédure d’approbation du Plan de protection et de mise en valeur du site de Carthage-Sidi Bou Saïd.»
Les signataires soulignent également «les nécessaires enquêtes administrative et judiciaire» qui «permettront à la commission nationale chargée des affaires d’abus de pouvoir, de détournement de biens et de corruption, de mettre en évidence les responsabilités des uns et des autres et de procéder à des poursuites judiciaires.»

Imed Trabelsi