Moncef Marzouki mène sa campagne électorale 2e tour de la présidentielle à un rythme effréné et continue de diviser les Tunisiens et de les opposer les uns aux autres.
Par Imed Bahri
Au cours d'un meeting à Menzel Bourguiba, gouvernorat de Bizerte, lundi 15 décembre 2014, le président provisoire de la république et candidat à sa propre succession, a indiqué que le scrutin du dimanche 21 décembre 2014 «n'est pas celui d'une lutte entre lui et une autre personne, mais d'un combat entre les citoyens qui désirent mener le pays vers l'avant et mettre en place les bases de la démocratie, et une machine de corruption qui tire vers l'arrière».
La «machine de corruption qui tire vers l'arrière» est, on l'a compris, celle que représente son concurrent, Béji Caïd Essebsi, président de Nidaa Tounes, que M. Marzouki cherche, par un tour de force, à faire passer pour une incarnation de l'ancien régime. Ce qui est pour le moins exagéré, sinon un grossier mensonge. Car, faut-il le rappeler, M. Caïd Essebsi a conduit la première phase de transition, en 2011, et organisé les premières élections libres, pluralistes et transparentes dans le pays, le 23 octobre 2011, qui ont permis au parti islamiste Ennahdha de prendre le pouvoir et à M. Marzouki lui-même d'accéder au palais de Carthage.
M. Marzouki ne peut travestir la vérité historique en essayant de faire assumer à son concurrent la responsabilité de ses propres échecs: car, qu'a-t-il fait, lui-même, en 3 ans passés à la tête de l'Etat, en matière de lutte contre la corruption, sachant que le classement de la Tunisie dans l'indice de perception de la corruption réalisé par Transparency International s'est gravement détérioré au cours de ces 3 ans et qu'il est aujourd'hui pire qu'il ne l'a jamais été sous Ben Ali?
Homme du passé, guerroyant contre les vieux fantômes de la dictature, M. Marzouki continue de d'évoquer la révolution, qui a «libéré le peuple de la machine du parti unique», et d'avertir contre «le retour de la corruption et de la dictature» (sic !) qui est de nature à «saper les acquis de la révolution, et à menacer les opportunités de développement équitable et de progrès» (re-sic !), dans une vaine tentative de faire croire aux Tunisiens qu'il y a encore un réel danger de retour en arrière.
Un homme assoiffé de pouvoir qui est en train de perdre le nord.
Le ridicule de M. Marzouki devient carrément pathétique quand il se met à promettre la lune, et plus encore, aux électeurs tunisiens : le développement des régions marginalisées, la création d'emplois pour les chômeurs et l'éradication de la pauvreté, etc.
Mais qu'a-t-il fait pendant les 3 ans qu'il a passés au palais de Carthage? Pourquoi n'a-t-il pas aidé les régions, les chômeurs, les pauvres et tous les laissés-pour-compte, lui qui se fait payer un salaire mensuel net de 30.000 dinars, le même que se servait l'ex- dictateur Ben Ali, et qui dilapide des centaines de millions de dinars pour ses frais personnels de... président provisoire et, surtout, coûteux, inutile et encombrant?
M. Marzouki, comme tous les mythomanes assoiffés de pouvoir, va continuer à mentir jusqu'au bout, à amplifier les peurs, à agiter des chimères et à pervertir la réalité... jusqu'à ce que les Tunisiens le bouteront hors du palais de Carthage. Ils devront cependant encore supporter ses excès pendant quelques jours... avant de pouvoir pousser enfin un ouf de soulagement.
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