Le Comité de la défense des intérêts de la famille Brahmi reproche au juge d’instruction d’avoir laissé en liberté un policier impliqué dans le meurtre du dirigeant de gauche.
Omar Saadaoui, membre dudit Comité, a indiqué, lors d’une conférence de presse, jeudi 18 décembre 2014, que le juge en charge de l’affaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi (tué par des extrémistes religieux le 25 juillet 2013) a laissé en liberté un policier soupçonné d’avoir apporté une aide logistique au principal suspect, Abou Baker El-Hakim, qui a pu fuir en Libye où il se trouve actuellement. «L’agent de police est de mèche avec le suspect, membre d’Ansar Charia. Il le finançait, lui a loué une voiture et l’a aidé à louer une maison. On ne comprend pas pourquoi le juge, qui l’a entendu en tant que témoin, ne l’a pas maintenu en détention pour le besoin de l’enquête», a déclaré M. Saadaoui. Le Comité a aussi porté plainte contre de hauts responsables qui étaient en poste au moment de l’assassinat: Ali Larayedh, ex-chef du gouvernement, Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, Wahid Toujani, ex-directeur général de la sûreté, Mehrez Zouari, ex-directeur des service spéciaux, Mustapha Ben Amor, ex-directeur de la Sûreté publique, Adel Arfaoui, ex-directeur central de la lutte anti-terroriste, Abdel Karim Laabidi, ex-commissaire de l’aéroport de Tunis-Carthage et Mohamed Laajmi, ex-directeur du district de police de l’Ariana. Pour le Comité, ces personnes doivent être entendues par la justice pour justifier leur laxisme et leur absence de réaction, alors qu’ils ont été alertés de l’imminence de l’assassinat par un service de renseignement étranger, la CIA en l’occurrence. Si le juge chargé de l’affaire ne les convoque pas, la famille Brahmi serait contrainte de recourir à la justice internationale pour faire valoir ses droits à un procès juste et équitable. Zouhaier Hamdi, coordinateur général du Courant Populaire, parti fondé par feu Mohamed Brahmi, a précisé qu’il ne s’agit pas seulement d’identifier et d’arrêter celui qui a exécuté Mohamed Brahmi, mais d’identifier et d’arrêter aussi ceux qui ont commandité l’assassinat, l’ont planifié ou aidé à son exécution. «Les Tunisiens ont le droit de connaitre toute la vérité sur cet assassinat politique», a ajouté M. Hamdi. Y. N. M. |
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