Les autorités tunisiennes ont annoncé aujourd’hui l’arrestation d’un groupe armé lié à des proches de Ben Ali et auquel sont imputés des accrochages meurtriers survenus la semaine dernière dans la ville du Kef.
C'est la première fois que les autorités font un lien, au moins publiquement, entre un groupe armé et le clan de Ben Ali, qui a fui la Tunisie le 14 janvier après une série de manifestations contre ses 23 ans de présidence.
Un complot pour semer le chaos
Au sein du gouvernement de transition mis en place après le départ de Ben Ali pour l’Arabie saoudite, des responsables de la sécurité font état d’un complot de milieux proches de l’ancienne administration visant à semer le chaos pour revenir au pouvoir.
Avec l’appui de l’armée, les forces de sécurité ont arrêté «un dangereux groupe de criminels armés» et ont saisi des armes qui étaient en sa possession, rapporte l’agence officielle Tap.
«Le groupe a été arrêté à la lumière de son implication dans les derniers incidents sanglants et douloureux survenus la semaine dernière au Kef (nord-ouest)», précise l’agence.
Les membres du groupe sont également soupçonnés de s’être livrés à «des opérations de contrebande et de corruption en complicité avec des membres de la famille du président déchu», écrit Tap en ajoutant qu’ils seront jugés et devront «répondre de leurs actes criminels».
Alors qu’un retour progressif à la normale s’observait en Tunisie trois semaines après la fuite de Ben Ali et de son proche entourage, les autorités ont dû rappeler des réservistes afin de rétablir l’ordre face à de nouvelles violences.
Cinq personnes au moins ont été tuées depuis vendredi dans des villes de province, dont deux par balles au Kef où la police tentait de disperser des manifestants.
L’argent récupéré du clan Ben Ali pour les régions
Par ailleurs, le gouvernement provisoire tunisien a adopté jeudi un ensemble de «mécanismes pratiques» en vue de récupérer les biens détournés par des personnalités du régime déchu.
Une fois recouvrés, «les avoirs et les biens volés et transférés illicitement à l’étranger par les symboles de l’ancien régime» seront utilisés pour le développement du pays, notamment dans les régions de l’intérieur, ajoute Tap.