Hamadi-Jebali-2014Hamadi Jebali s’oppose à la décision de Rached Ghannouchi de «ne pas s’opposer au pouvoir de Caïd Essebsi, car cela constituerait un danger pour les libertés en Tunisie».

Dans un entretien, samedi 27 décembre 2014, avec la chaîne ZitounaTV, proche du parti islamiste Ennahdha, l’ancien Premier ministre a avoué que son gouvernement «a commis une erreur en laissant les salafistes s’approcher et attaquer à l’ambassade américaine», le 4 septembre 2012.

«Ce qui s’est passé n’était pas le résultat d’un complot fomenté par les représentants de l’ancien régime (argument agité à l’époque par certains dirigeants d’Ennahdha, NDLR), mais c’est nous qui étions responsables de certains dysfonctionnements», a affirmé l’ancien chef du gouvernement (décembre 2011-mars 2013), ajoutant que l’assassinat du dirigeant de gauche Chokri Belaïd (6 février 2013, NDLR), a été le coup de grâce pour son gouvernement, qui l’a contraint à abandonner le pouvoir.

Hamadi Jebali a, par ailleurs, affirmé que «le système de corruption, représenté par les hommes d’affaires, les politiques et les médias corrompus continue de fonctionner avec force en Tunisie», ajoutant: «Nous voulons une concurrence pacifique entre les partis et les organisations de la société civile et non des conflits pouvant provoquer des guerres internes.»

Evoquant les récentes élections perdues par le parti islamiste, dont il a démissionné récemment, Hamadi Jebali a déclaré: «Le résultat aurait pu être meilleur (pour les islamistes, NDLR) si Ennahdha avait pu nouer une alliance avec le reste des partis démocratiques.» Et d’ajouter: «Ennahdha s’est trompé en ne présentant pas de candidat à la présidentielle».

«Les bases d’Ennahdha ont constitué l’essentiel du poids électoral de Moncef Marzouki dans la course à la présidence de la république et Ennahdha aurait dû exploiter cette force pour présenter un candidat issu de ses rangs», a encore regretté M. Jebali, sachant qu’il aurait bien souhaité être ce candidat-là, n’eussent été ses divergences avec un parti dont il était, jusqu’à récemment, le secrétaire général.

«Nous étions mieux placés pour bénéficier de l’appui de nos bases. J’ai personnellement dit aux dirigeants d’Ennahdha que je n’étais pas intéressé par la candidature à la présidentielle, mais j’ai demandé un vote de confiance à l’intérieur du mouvement, mais ils ont refusé. C’est pourquoi j’ai démissionné», a raconté le dirigeant islamiste.

«Tout le monde avait stigmatisé la volonté de domination d’Ennahdha, malgré le fait qu’il s’était allié avec d’autres partis (Ettakatol et CpR, NDLR), alors qu’aujourd’hui, on assiste à une logique bien différente après la victoire de Nidaa Tounes», a encore déploré l’ancien chef du gouvernement, qui fait encore mystère de ses projets d’avenir.

I. B.

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