Notre confrère sénégalais Adama Gaye propose l’attribution du Prix Nobel de la Paix 2011 à… Mohamed Bouazizi, celui grâce à qui le monde arabe est en train de se libérer du joug des dictatures.
Dans un article publié par nos confrères d’‘‘Ouestaf.com’’, Adama Gaye écrit, à l’appui de sa proposition: «Par sa bravoure, en s’immolant, le jeune Tunisien, Mohamed Bouazizi, s’impose au monde, pas seulement à l’Afrique, et c’est un nobélisable à qui le prestigieux prix revient de haute lutte, si l’on ose dire... Car s’il n’était hier encore qu’un produit anonyme de la plèbe de son pays, personne ne peut douter, désormais, que c’est son sacrifice, voici à peine deux mois, qui a fait tomber le régime du dictateur de paille, Zine El Abidine Ben Ali, qui semait la terreur sur la Tunisie. C’est à lui que l’on doit aussi ce tsunami qui secoue le continent, surtout sa partie septentrionale, à travers ce qui semble être un effet domino bienfaiteur, dont la descente aux enfers de Moubarak n’est qu’une étape – prions qu’elle ne soit pas la dernière.»
L'exploit réalisé par Bouazizi
Adama Gaye ajoute: «Pour ces fortes raisons, jamais quelqu’un n’aura mérité de se voir décerner un prix aussi prestigieux que ce garçon à peine sorti de l’anonymat et qui se voit projeter ainsi dans les manuels d’histoire, en un tournemain. Alfred Nobel aurait été fier de le voir [à titre posthume, ndlr] sur le podium le 10 décembre 2011 sous les caméras et devant la nomenklatura internationale.»
Pour souligner «l’exploit réalisé par Bouazizi», le confrère sénégalais écrit: «En faisant don de sa personne, il a déclenché un mouvement qui remet au centre du jeu certaines [les] valeurs (…) qui se rapportent à la démocratie véritable, au respect des droits de l’homme, à la libre expression, au bien être collectif. Son suicide a été plus efficace que les milliers de milliards de dollars et les tonnes d’armes qui ont été utilisés par les puissances occidentales, Etats-Unis d’Amérique en tête, dans leur croisade récente pour ‘‘démocratiser’’ le monde arabe, en commençant par l’Irak. Rien que pour cela, il est important que les membres du jury du Nobel de la Paix ne se trompent pas cette fois: le vainqueur du prix est incontournable. Faut-il, dès à présent, lancer un mouvement, une pétition, un appel pour que cette évidence soit encore plus… évidente aux yeux de tous?»