manif genève
Vendredi 11 février, rendez-vous était pris à la Place Neuve, à Genève, en solidarité avec les luttes démocratiques des peuples arabes. Pour fêter la chute de deux dictateurs: Ben Ali et Moubarak.
Haykel Ezzeddine, Genève.


Vendredi, jour vénéré par les musulmans. Jour dorénavant craint par les dictateurs arabes. Vendredi 14 janvier l’ex-président Ben Ali a quitté la Tunisie, chassé par la rue pour un exil forcé en Arabie-Saoudite.

Place Neuve et table rase
Vendredi 11 février presque un mois après, le raïs égyptien quitte lamentablement la scène politique, chassé également par la rue. Même combat vain, même discours décalé, même raisonnement fallacieux qui n’a convaincu personne même pas son orateur. A qui le tour maintenant? La liste est longue, la lute continue et de nombreuses têtes vont tomber en cette année charnière qui verra le renouveau du monde arabe, du moins on l’espère!
Vendredi 11 février, le rendez-vous a été pris à la Place Neuve, à Genève, en solidarité avec les luttes démocratiques et sociales des peuples arabes. Les manifestants, environ 300 personnes, ont appris la nouvelle de la chute de Moubarak sur place. Et ce qui devrait être une marche de contestation s’est transformée en cortège victorieux pour fêter la triomphe du peuple égyptien.
De la Place Neuve à la Poste du Mont-blanc, plusieurs ont défilé la tête haute, fiers de ce qui vient d’être accompli.

La Suisse qui gèle…
Une demi-heure après l’annonce de la démission du Pharaon, le Conseil fédéral helvétique, cherchant visiblement à «prévenir tout risque de détournement de biens publics égyptiens», a annoncé qu’il bloquait tous les fonds pouvant appartenir au président égyptien et à sa famille en Suisse.
Comme ce qu’il a fait dans le cas de la Tunisie, le Conseil fédéral a publié une ordonnance demandant aux banques suisses de rechercher et de geler les avoirs du clan Moubarak. D’après la Banque nationale suisse, fin 2009, les dépôts égyptiens sur les comptes en Suisse atteignaient 3,6 milliards de francs suisses (2,27 milliards d’euros).

ben ali geneve

Et maintenant l’Algérie!
Les évènements se précipitent dans le monde arabe. Après la Tunisie et l’Egypte, maintenant les militants à Genève anticipent. Ils ont décidé, par déduction intellectuelle dont ils sont les seuls à avoir le secret, que le prochain fief susceptible d’accueillir la révolte arabe est l’Algérie.
Les algériens sont-ils assez mûrs pour prendre la relève de la révolte arabe et lui donner l’écho attendu? Une chose est sûre, toute action d’anticipation doit venir de là-bas. Comme amuse-bouche, les militants à Genève, grisés par la victoire tunisienne et auréolés  par le triomphe égyptien, se sont mis à rêver du prochain soulèvement qui pourrait avoir lieu selon leur élan militant en Algérie. Samedi, entre 13h30 et 15h00 à la Place Neuve, environ 150 personnes ont rêvé que l’Algérie sera le troisième pays à suivre le chemin de la démocratie dans le monde arabe... Qu’en pensent les militaires algériens qui possèdent des avoirs et biens en Suisse?