Les médias israéliens s’émeuvent depuis quelques jours du fait que la Tunisie a refusé le visa d’entrée à deux judokas israéliens qui veulent participer à une compétition, prévue en mai dans notre pays. Tempête dans un verre d’eau…claire.
En réaction à la décision de la Tunisie où il a vu «une nouvelle démonstration d’ostracisme manifesté par le monde arabe à l’égard d’Israël», le président de la Fédération israélienne de judo, Adi Koaz, a cru devoir se plaindre auprès du président de la Fédération mondiale, Marius Vizer. Et d’expliquer, pour la petite histoire, que la famille d’Arik Zeevi, l’un des judokas en question, est originaire de Tunisie et que son père, William, comptait mettre à profit le déplacement de son fils dans notre pays pour le conduire sur les lieux où vécurent ses ancêtres.

Cette affaire et les réactions qu’elle a suscitées du côté israélien méritent quelques éclaircissements.

D’abord, la Tunisie est un pays souverain, dont les décisions sont dictées par une approche claire de ses relations internationales et de ses positions sur les grands problèmes de l’heure. Parmi ces problèmes, celui qui oppose Israël aux frères palestiniens. Sur ce dossier, la décision de la Tunisie est on ne peut plus juste : pas de normalisation des relations avec l’Etat hébreu tant que les décisions internationales concernant l’établissement d’un Etat palestinien indépendant dans des frontières sûres n’ont pas été suivies d’effet. Traduire : tant qu’Israël persévère dans sa politique agressive et expansionniste, qui consiste à empêcher les Palestiniens d’édifier leur Etat et à poursuivre la colonisation de leurs territoires, il n’y a pas lieu d’envisager la moindre concession politique vis-à-vis de l’Etat hébreu. C’est dans ce contexte qu’il convient donc de situer la décision des autorités tunisiennes de refuser la délivrance de visas d’entrée aux citoyens israéliens qui en font la demande.

Par ailleurs, Israël ne peut, au prétexte de participer à des compétitions sportives ou des manifestations culturelles, forcer la décision des pays arabes qui, dans toutes les réunions au niveau de la Ligue des Etats arabes et des autres instances régionales et internationales, ont conditionné la reprise du processus de normalisation des relations avec Israël par le respect – par ce dernier – des décisions internationales concernant l’arrêt de la colonisation et l’édification d’un Etat palestinien indépendant.

I.B.