La célébration du 4e anniversaire de la révolution tunisienne a été l'occasion de rendre hommage aux jeunes, aux martyrs et aux acteurs de la transition démocratique.
Par Imed Bahri
Dans l'allocution qu'il a prononcée à l'occasion de la Fête de la Jeunesse et du 4e anniversaire de la révolution, mercredi 14 janvier 2015, au Palais de Carthage, le président de la république Béji Caïd Essebsi a rendu un hommage soutenu aux jeunes, qui ont déclenché la révolution de la liberté et de la dignité, aux martyrs et blessés qui se sont sacrifiés pour faire tomber le régime dictatorial et rendre possible la transition politique et démocratique dans le pays, ainsi qu'à l'administration, aux forces armées et de sécurité, à l'élite politique, aux médias et à la société civile, notamment le Quartet du Dialogue national, qui ont veillé à la réussite de la transition politique, des élections libres et transparentes, qui ont permis de mettre en place des institutions constitutionnelles pérennes.
La révolution n'est le monopole de personne
«La révolution a été l'oeuvre des jeunes. Elle n'avait ni direction, ni idéologie religieuse ou politique, ni liens avec l'étranger. Elle ne saurait donc être l'apanage d'une idéologie, d'un parti et d'une personne», a martelé le président de la république, en réponse à certains partis et mouvements politiques qui cherchent à s'accaparer, injustement et frauduleusement, l'héritage de la révolution du 11 janvier 2011 et prétendre être les garants de la réalisation de ses objectifs.
M. Caïd Essebsi a tenu également à souligner la continuité historique de l'Etat tunisien en rendant hommage aux générations successives qui l'ont édifié grâce à leurs sacrifices et à leur abnégation au service de la nation. «La révolution nationale a libéré la Tunisie, assuré l'indépendance, libéré la nation, émancipé les forces sociales, notamment les femmes, et généralisé l'éducation», a-t-il dit, en rendant hommage à Habib Bourguiba et à tous les hommes et les femmes qui ont contribué à l'édification d'une nation souveraine, éprise de progrès et ouverte sur le monde.
Le président de la république a rappelé l'assassinat de Lotfi Nagdh, en 2012, à Tataouine, et des «leaders nationalistes» Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, à Tunis, en 2013, tout en déplorant qu'un voile de mystère entoure encore ces assassinats politiques. «Je tiendrai ma promesse de veiller à ce que toute la vérité soit faite sur ces assassinats», a-t-il lancé, en s'adressant, surtout, aux épouses des 3 martyrs, présentes à la cérémonie.
M. Caïd Essebsi n'a pas omis de rendre, par la même occasion, un vibrant hommage aux 70 militaires et policiers morts et aux dizaines d'autres blessés dans la guerre menée contre les groupes terroristes. «Les militaires et les agents de sécurité doivent disposer de lois qui les protègent ainsi que leurs familles, ainsi que de moyens et d'équipements qui leur permettent de mieux mener leur mission et de lutter efficacement contre le terrorisme», a souligné le président de la république.
Caïd Essebsi rend hommage aux martyrs de la nation (ici avec Salah Belaid et Basma Khalfaoui).
Répondre aux aspirations des jeunes
Tout en rappelant que les phases de transition sont souvent marquées par des tensions et des difficultés de tous genres, M. Caïd Essebsi a tenu à relever que la transition tunisienne a été conduite de manière consensuelle et pacifique. Il n'en reste pas moins qu'après la mise en place des institutions de la 2e république, l'Etat doit s'atteler à répondre aux revendications et aspirations des jeunes ayant déclenché la révolution et qui restent encore insatisfaites. A ce propos, il a indiqué que l'une des principales tâches du prochain gouvernement c'est de faciliter la vie des citoyens en luttant contre l'insécurité, la pauvreté, le chômage, la marginalisation, les inégalités régionales et la cherté de la vie.
Evoquant, par ailleurs, ses prérogatives de président de la république, qui consistent à protéger la constitution, l'indépendance du pays et la souveraineté de l'Etat, M. Caïd Essebsi a déclaré qu'il se considère aussi comme «le protecteur et le garant de la réalisation des objectifs de la révolution». Et tout en se présentant aussi comme le président de tous les Tunisiens et le garant de l'unité nationale, il a ajouté que la solidarité nationale est seule garante du succès de la lutte antiterroriste, en ajoutant : «Je veillerai personnellement à cette unité et à cette solidarité.»
{flike}