En visite en Tunisie, Catherine Ashton, a promis, lors d'une conférence de presse lundi à Tunis, une assistance de l’Union européenne (UE) à un pays en voie d’édification d’un Etat de droit.


Après avoir rencontré le Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, et plusieurs activeurs de la société civile, Mme Ashton, Haute représentante de l’UE pour la Politique étrangère et la Politique de sécurité, a consacré une vingtaine de minutes aux médias.
«Je suis heureuse d’être en Tunisie, au nom des 27 pays de l’Union européenne, en ce moment historique», a-t-elle dit. Elle a ajouté: «L’Union européenne est de tout cœur derrière les aspirations du peuple tunisien pour la liberté et la démocratie. Tous les acteurs politiques tunisiens et la société civile doivent continuer à travailler ensemble pour instaurer des élections libres et démocratiques», a-t- elle ajouté.

258 millions d’euros pour (2011-2013)
Mme Ashton a eu, le matin, des «réunions fructueuses» avec M. Ghannouchi et plusieurs membres du gouvernement de transition. Elle a aussi rencontré les représentants de la société civile, y compris les acteurs des droits de l’Homme, des groupes de femmes militantes et des représentants des jeunes, au siège de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (Ltdh).

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«La démocratie profonde ne peut prendre racine et fleurir qu’avec l’implication d’une large frange d’Ong», a souligné Mme Ashton, en affirmant qu’«il y a beaucoup des choses que l’UE peut faire pour les soutenir» la Tunisie. «Nous aimons être l’allié le plus puissant du peuple tunisien dans la direction de la démocratie», a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne. Qui a proposé, à la demande du gouvernement tunisien, l’expertise européenne dans la transition démocratique. «Des experts européens seront déployés pour la transparence des élections. Mais pour être clair, l’avenir de ce pays est entre les mains du peuple et notre tâche est seulement de l’assistance. Ceci nécessite notre soutien qui se traduit notamment par 258 millions d’euros [500 millions de dinars] pour la période 2011-2013», a précisé Mme Ashton.

Les jeunes, les régions, les Pme…  
La cheffe de la diplomatie européenne, qui a confirmé la présence de l’UE à la Conférence sur la démocratie prévue en mars prochain en Tunisie, a mis aussi l’accent sur la priorité du développement et du progrès social dans les régions les plus défavorisées. «Notre objectif est double: aider à développer et étayer l’ouverture politique et la transition démocratique et appuyer le développement économique et social.» A cet effet, 17 millions d’euros (34 millions de dinars) seront incessamment débloqués. Mme Ashton a souligné également être en discussion avec la Banque européenne d’Investissement (Bei) «pour mobiliser cette année à priori 1 milliard d’euros pour impulser les Pme et les projets d’infrastructure pour la région du voisinage sud, centré tout d’abord sur la Tunisie.»
Tout en affirmant que l’engagement de l’UE est à court et long termes, Mme Ashton a ajouté: «Nous allons travailler sur les transferts des technologies et on pourrait étudier d’autres possibilités comme l’énergie de l’industrie et aider le secteur privé à créer des emplois pour les chômeurs, assurer l’avenir des jeunes et exploiter les talents extraordinaires en Tunisie».
Pour ce qui est du «statut avancé» qui devrait être octroyé par l’UE à la Tunisie et qui a achoppé jusque là sur la question des droits de l’homme, Mme Ashton a déclaré qu’il y a plusieurs éléments à rassembler et le nouveau gouvernement est appelé à parafer plusieurs points.
Interrogée sur la demande des autorités italiennes à l’Union européenne de l’aider à lutter contre l’émigration clandestine en provenance de la Tunisie, Mme Ashton s’est contentée d’une réponse laconique: «Un commissaire à Bruxelles est en contact avec des responsables italiens et les choses doivent être faites dans les règles de l’art», a-t-elle assuré.

Zohra Abid