mehdi jomaa 1 16Ennahdha est en perte de popularité, Caïd Essebsi et Nidaa Tounes ont le vent en poupe, alors que Mehdi Jomaa caracole en tête de l’indice de confiance.

De l’image de la perception de la scène et des acteurs politiques que renvoie le premier baromètre politique de Sigma Conseil – de la nouvelle série –, révélé samedi 24 janvier 2015, il ressort un grand perdant – le parti islamiste Ennahdha – et un grand gagnant – le chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomaa.

Le perdant, d’abord. Trois éléments donnent d’abord à penser que le vote massif des militants et sympathisants d’Ennahdha en faveur de Moncef Marzouki, lors du premier et du deuxième tour de l’élection présidentielle, n’est peut être pas une saute d’humeur passagère.

Les réponses des sympathisants du parti islamiste à une question sur la cote de confiance des politiciens et qui placent en tête… Mohamed Abbou, secrétaire général du Courant démocratique.

Alors que les sympathisants de Nidaa Tounes plébiscitent Béji Caïd Essebsi (75%), suivi, dans ce classement de la cote de confiance, de Mehdi Jomaa (53%) et de Mohamed Ennaceur (32%).

Idem pour la question sur les politiques qu’on voudrait voir jouer un rôle à l’avenir et au travers de laquelle se confirme le désamour de la base nahdhaouie à l’égard de ses leaders.

En effet, dans le Top des personnalités que les militants et sympathisants nahdhaouis voudraient voir jouer un rôle politique à l’avenir figurent un seul leader d’Ennahdha: Abdelfattah Mourou. Le premier vice-président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) figure en deuxième position, devancé – encore lui – par Mohamed Abbou (46%) et suivi de… Samia Abbou (42%), Mehdi Jomaa (40%) et Moncef Marzouki (39%).

Sans surprise, les sympathisants de Nidaa Tounes plébiscitent, pour l’avenir, Béji Caïd Essebsi (71%), Mehdi Jomaa (53%), Mohamed Ennaceur (46%), Habib Essid (43%) et Yassine Brahim.

Dernier élément confirmant le malaise de la base nahdhaouie – avant, pendant et, surtout, après les élections : 45,8% des Nahdhaouis estiment que les choses vont dans la mauvaise direction dans le pays, contre seulement 29,3% parmi les sympathisants de Nidaa Tounes.

Cela veut dire que le risque de voir une partie au moins de la base d’Ennahdha «aller voir ailleurs», c’est-à-dire quitter le parti islamiste pour une autre formation – par exemple, le Mouvement du peuple des citoyens (MPC) dont l’ex-président de la république Moncef Marzouki a annoncé la création prochaine – est bien réel.

Le gagnant, ensuite. Au classement de l’opinion que s’en font les Tunisiens le chef du gouvernement en poste depuis février 2014 arrive premier (37,4%), devant BCE (31,1%), Abdelfattah Mourou (27,8%), Mohamed Ennaceur (23,2%), Yassine Brahim (22,6%), Taieb Baccouche (19,4%), etc.

Plus important, si les militants de Nidaa Tounes le placent en deuxième derrière BCE pour ce qui de l’avenir, Mehdi Jomaa est également placé en quatrième position – devant Moncef Marzouki – par ceux d’Ennahdha. De quoi, peut être, donner au chef du gouvernement sortant l’idée et l’envie de revenir tôt ou tard sur le devant de la scène politique.

Nabil Ben Ameur

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