Les députés ont rejeté, samedi 24 janvier 2015, deux propositions d’articles au projet de règlement intérieur de l'Assemblée définissant la nature de l'opposition parlementaire.
Cette question a fait l'objet d'un débat entre le Congrès pour la République (CPR), le Courant démocrate et le Front populaire, d'une part, et Nidaa Tounes et Ennahdha, d'autre part. Les présidents des groupes parlementaires s'étaient réunis, après la plénière de samedi matin, pour des concertations sur cette question sans parvenir à un consensus, a indiqué le député du Front populaire Ahmed Seddik, dans une déclaration à l’agence Tap. «En refusant de définir avec précision la nature de l'opposition parlementaire, Ennahdha et Nidaa Tounes se sont constitués en coalition pour étouffer l'opposition au sein du parlement et en venir à bout», a-t-il dit. Rappelons, à ce propos, que Nidaa Tounes (avec 86 sièges) et Ennahdha (59) constituent les 2 plus importants groupes au parlement, qui en compte 217. Pour le député du Courant démocrate, Ghazi Chaouchi, «cette question est cruciale, dès lors qu'elle concerne la présidence de la commission des finances au sein de l'ARP, la Constitution étant claire sur ce point puisqu'elle attribue impérativement la présidence de la commission des finances à l'opposition. Il faut donc, logiquement, définir avec précision la nature de l'opposition». Le député d'Ennahdha, Habib Khedher, a estimé, de son côté, que l'opposition est définie par l'art. 60 de la Constitution et n'a donc pas besoin d'être précisé. «On ne peut considérer durablement le vote en faveur ou contre le gouvernement comme une opposition ou un appui au gouvernement puisque les positions changent», a-t-il argumenté. Le CPR, le Courant démocrate, le Front populaire, Nidaa Tounes et Ennahdha avaient proposé l'ajout d'articles comportant des définitions différentes de la nature de l'opposition parlementaire au sein de l'ARP. Pour Ennahdha, «l'opposition est définie selon les termes du règlement intérieur comme étant les partis ou les coalitions qui ne sont pas représentés au gouvernement et les députés indépendants n'ayant pas accordé la confiance au gouvernement». Cette proposition a été rejetée car n’a recueilli que 94 voix pour, 43 voix contre et 5 abstentions. La proposition, présentée par le Courant démocrate et le CpR, stipule ceci: «Est considéré dans l'opposition tout député ou groupe parlementaire qui n'accorde pas la confiance au gouvernement. Les députés et les groupes parlementaires qui choisissent de faire partie de l'opposition doivent le signaler par écrit à la présidence de l'Assemblée. Cela doit être publié au Journal officiel (Jort)». Cette proposition a également été rejetée, car elle n’a recueilli que 36 voix pour, 92 voix contre et 16 abstentions. I. B. (avec Tap). |
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