Des avoirs du clan Ben Ali-Trabelsi seraient gardés dans les coffres de sept grandes banques canadiennes qui ne font rien pour les geler avant de les restituer au peuple tunisien.


Malgré les appels incessants pour que le Canada prenne des décisions et gèle les avoirs du clan Ben Ali-Trablesi, ainsi que leurs prête-noms, rien n’a encore été fait. Aucune coopération effective et aucun signal de bonne volonté pour aider les Tunisiens contre les pilleurs et les autorités continuent de faire la sourde oreille. Ce qui commence à agacer sérieusement les Tunisiens qui comptent sur un petit geste du gouvernement ami avec la Tunisie depuis plus d’un demi-siècle.
Ce manque de coopération ne touche pas seulement les Tunisiens. Le Collectif de solidarité au Canada vient, lui aussi, de manifester son mécontentement en appelant les sept institutions financières concernées à geler sans tarder les avoirs de la famille du président déchu Ben Ali dont elles pourraient avoir la garde.
Selon un courriel envoyé, mardi, à l’Afp, le temps joue en faveur de la famille du président déchu: «Nous vous demandons de prendre immédiatement les mesures qui s'imposent pour geler lesdits comptes, et alerter les autorités policières et l’unité des renseignements financiers du Canada (Canafe) de sorte que ces avoirs ne soient pas dilapidés et n’échappent à la justice tunisienne».
Le Collectif rappelle que : «Des personnes politiquement exposées, et reconnues par les autorités tunisiennes comme acteurs importants de la corruption et du pillage des ressources ainsi que leur entourage ont quitté précipitamment la Tunisie pour trouver refuge au Canada».
Le gouvernement tunisien a déjà transmis une demande d’entraide judiciaire au Canada et un mandat d’arrêt international est lancé, relève encore le document, auquel est jointe une liste de 48 noms de membres de la famille Ben Ali.
La Suisse et l’Union européenne ont déjà gelé les avoirs de ces derniers et pris des mesures pour les restituer au peuple tunisien, écrit encore le collectif, avant de reprocher au gouvernement canadien de «tergiverser depuis plusieurs semaines» et de risquer de «voir ces avoirs dilapidés».
Des membres de famille Ben Ali dont Belhassen Trabelsi (frère de Leïla, épouse du président déchu), son épouse Zohra Jilani (fille de l’ancien patron de l’Utica, patronat), leurs enfants, ainsi que leur nourrice, ont trouvé refuge au Canada au lendemain de la chute de Ben Ali. L’entraide judiciaire entre Tunis et Ottawa semble faire du sur place et n’avance pas.