Le gouvernement canadien a indiqué hier toujours attendre que la Tunisie lui fournisse la liste des avoirs que possèdent au Canada les proches de Ben Ali afin de les geler, comme le lui a demandé la justice tunisienne il y a trois semaines.
L’ambassadeur tunisien à Ottawa, Mouldi Sakri, avait demandé mercredi au cabinet de Stephen Harper de procéder «rapidement» au gel des biens des membres du clan du président déchu, craignant qu’ils ne disparaissent avant qu’une décision judiciaire ne soit effective.
«A de nombreuses reprises nous avons discuté avec le gouvernement tunisien et nous avons demandé des informations spécifiques sur quelques biens au Canada afin qu’ils soient gelés», a déclaré à la Chambre des Communes le secrétaire parlementaire (ministre adjoint) à la Justice, Bob Dechert.
«Le gouvernement tunisien n’a pas formellement répondu à nos demandes», a-t-il ajouté, alors que des députés de l’opposition critiquaient la lenteur d’Ottawa.
Tunis a officiellement demandé au Canada le mois dernier de procéder au gel des avoirs des proches de Ben Ali de même qu’à l’extradition de son beau-frère Belhassen Trabelsi, puissant homme d’affaires arrivé au Canada le 20 janvier avec femme et enfants à bord d'un jet privé.
Interrogé jeudi par l’Afp, l’ambassadeur a confirmé avoir reçu de telles demandes d’Ottawa, soulignant que la justice tunisienne était à l’œuvre pour identifier l’ensemble des biens visés par cette procédure.
«Justement, l’objet de la procédure d’entraide judiciaire (en cours entre les deux pays), c’est de créer cet échange entre le magistrat en Tunisie et son homologue canadien», a-t-il dit.
Selon M. Sakri, Ottawa a connaissance des biens détenus par des proches de Ben Ali. «Il n’y a pas un immeuble, un meuble, un bien ici, qui ne soit pas connu par une autorité», croit-il.
«La mesure que l’on souhaiterait que (les Canadiens) prennent, c’est le gel des avoirs comme mesure préventive pour que, par la suite, on puisse déterminer si ces biens ont été acquis de manière criminelle ou non», a expliqué le diplomate, citant en exemple la décision prise il y a deux semaines par l’Union européenne (Ue) de geler les avoirs de 46 proches du clan Ben Ali.
«C’est une des principales revendications de la révolution: l’opinion en Tunisie et la communauté tunisienne ici au Canada sont assoiffées de savoir que des poursuites existent, que la justice suit son cours», a-t-il fait valoir, disant comprendre les «questions de procédure» canadiennes.
Source : Agences.
Pourquoi le Canada tarde-t-il à geler des avoirs des Ben Ali?
Les autorités canadiennes évoquent des «questions de procédure»… pour ne pas procéder au gel des avoirs de la famille de Ben Ali. Des tergiversations que Tunis a du mal à comprendre.
Le gouvernement canadien a indiqué hier toujours attendre que la Tunisie lui fournisse la liste des avoirs que possèdent au Canada les proches de Ben Ali afin de les geler, comme le lui a demandé la justice tunisienne il y a trois semaines.
L’ambassadeur tunisien à Ottawa, Mouldi Sakri, avait demandé mercredi au cabinet de Stephen Harper de procéder «rapidement» au gel des biens des membres du clan du président déchu, craignant qu’ils ne disparaissent avant qu’une décision judiciaire ne soit effective.
«A de nombreuses reprises nous avons discuté avec le gouvernement tunisien et nous avons demandé des informations spécifiques sur quelques biens au Canada afin qu’ils soient gelés», a déclaré à la Chambre des Communes le secrétaire parlementaire (ministre adjoint) à la Justice, Bob Dechert.
«Le gouvernement tunisien n’a pas formellement répondu à nos demandes», a-t-il ajouté, alors que des députés de l’opposition critiquaient la lenteur d’Ottawa.
Tunis a officiellement demandé au Canada le mois dernier de procéder au gel des avoirs des proches de Ben Ali de même qu’à l’extradition de son beau-frère Belhassen Trabelsi, puissant homme d’affaires arrivé au Canada le 20 janvier avec femme et enfants à bord d'un jet privé.
Interrogé jeudi par l’Afp, l’ambassadeur a confirmé avoir reçu de telles demandes d’Ottawa, soulignant que la justice tunisienne était à l’œuvre pour identifier l’ensemble des biens visés par cette procédure.
«Justement, l’objet de la procédure d’entraide judiciaire (en cours entre les deux pays), c’est de créer cet échange entre le magistrat en Tunisie et son homologue canadien», a-t-il dit.
Selon M. Sakri, Ottawa a connaissance des biens détenus par des proches de Ben Ali. «Il n’y a pas un immeuble, un meuble, un bien ici, qui ne soit pas connu par une autorité», croit-il.
«La mesure que l’on souhaiterait que (les Canadiens) prennent, c’est le gel des avoirs comme mesure préventive pour que, par la suite, on puisse déterminer si ces biens ont été acquis de manière criminelle ou non», a expliqué le diplomate, citant en exemple la décision prise il y a deux semaines par l’Union européenne (Ue) de geler les avoirs de 46 proches du clan Ben Ali.
«C’est une des principales revendications de la révolution: l’opinion en Tunisie et la communauté tunisienne ici au Canada sont assoiffées de savoir que des poursuites existent, que la justice suit son cours», a-t-il fait valoir, disant comprendre les «questions de procédure» canadiennes.
Source : Agences.