khemaies ksila21«L’UPL n’est pas véritablement un parti. Il s’agit plutôt d’une formation politique qui s’est construite autour d’une personne (Slim Riahi, Ndlr).»

C’est ce qu’a répondu Khemaïs Ksila à une question à propos des rumeurs sur sa possible migration vers l’Union patriotique libre (UPL).

Invité, dans la soirée de dimanche 8 février 2015, de l’émission ‘‘A celui qui ose seulement’’ sur la chaîne El-Hiwar Ettounsi, animée par Samir El-Wafi, le député de Nidaa Tounes à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) n’a cessé de faire parler de ses positions réfractaires au sein du parti fondé par le président de la république Béji Caïd Essebsi – et surtout de son attaque frontale contre le gouvernement d’Habib Essid.

M. Ksila n’est pas le seul dirigeant du Nidaa à exprimer pareils désaveux – les militants, la base et autres électeurs qui ont voté pour ce parti trouvent beaucoup à dire sur la manière dont le Nidaa semble se jouer de leur soutien, en s’acoquinant avec le parti islamiste Ennahdha.

Le cas de M. Ksila se distingue et suscite beaucoup d’intérêt: son militantisme, son expérience politique, sa longue carrière et sa pointure au sein de Nidaa Tounes en font une figure importante du paysage politique tunisien – et il en sera ainsi pendant les 5 années à venir, au moins.

Passons sur ses attaques contre la manière dont son parti a mené les tractations qui ont donné naissance au gouvernement Essid. M. Ksila les désapprouve, on le sait.

Ce qui a plutôt attiré l’attention de notre confrère Samir El-Wafi, c’est que, en cette pleine tourmente, le député du Nidaa a eu l’occasion de déjeuner et de regarder une rencontre du onze national en compagnie de Slim Riahi, le président de l’UPL – désormais allié gouvernemental de Nidaa.

Pour Samir El-Wafi, il n’y avait qu’un petit pas à franchir pour conclure que M. Ksila serait tenté de quitter le Nidaa et de trouver refuge à l’UPL.

Avec un large sourire et beaucoup de contenance, ce grand touriste politique devant l’Eternel, avait la réplique toute prête: «Avec tout le respect que je dois à mes collègues Upelistes de l’ARP, que je connais bien – d’ailleurs, nombre d’entre eux ont été des destouriens –, leur parti n’en est pas un, à dire vrai; c’est plutôt une formation qui s’est construite autour d’un seul homme (Slim Riahi), c’est une formation qui s’est créée en vue d’une participation aux élections. Pour qu’elle devienne un parti politique, doté de structures et d’une organisation qui tient la route et qui prend des positions politiques, cela demande du temps – et l’Histoire nous le dira.»

Plaisantant sur cette rumeur qu’il puisse rejoindre le parti de Slim Riahi, M. Ksila a répondu que «c’est plutôt le contraire qui pourrait arriver: il est possible que des membres de l’UPL se joignent à moi et deviennent membres de Nidaa Tounes. Quant à ma rencontre avec Slim Riahi, il s’agissait d’un déjeuner et pour regarder ensemble un match de football, ni plus ni moins… Pour l’anecdote, il est président du Club africain, et plusieurs membres de ma famille sont des clubistes… Je ne suis pas clubiste.»

Marwan Chahla

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