Zouhair Hamdi appelle à mettre en accusation l'ancien chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, et l'ex-ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou.
Le secrétaire général du Courant populaire et dirigeant au Front populaire (FP), qui participait, mercredi 11 février 2015, à la marche hebdomadaire appelant à la révélation de la vérité sur les assassinats des dirigeants du FP, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, a appelé, dans une déclaration à l’agence Tap, le juge d'instruction à «faire une confrontation entre Ali Larayedh et Lotfi Ben Jeddou» et à «réexaminer la question de l'alerte adressée par les renseignements américains au ministère de l'Intérieur tunisien au sujet de la menace d'assassinat de Mohamed Brahmi», deux semaines avant que ce dernier ne soit tué par des extrémistes religieux.
Zouhaier Hamdi a, également, exhorté le parquet à «mettre en accusation Larayedh et Ben Jeddou en tant que responsables direct de cet assassinat en dissimulant le message d'alerte, en s'abstenant de prendre les mesures préventives nécessaires et en confiant le dossier des deux martyrs à l'Instance Vérité et Dignité (IVD)».
Le secrétaire général du Courant populaire a, par ailleurs, demandé un remaniement de la composition de l'IVD et la modification de son cadre juridique, qualifiant cette instance de «partiale et incapable d'établir la vérité».
Zouhair Hamdi a, cependant, admis que les dossiers des deux assassinats enregistrent «une légère avancée», notamment celui relatif à l'affaire Brahmi.
«Cette avancée est le résultat du changement marquant du climat politique dans le pays, depuis une quinzaine de jours», a-t-il dit, par allusion à la mise en place d’un nouveau gouvernement issu des législatives d’octobre 2014.
«De nouvelles personnes ont été mises en examen dans l'affaire de l'assassinat de Brahmi. Il s'agit de hauts responsables sécuritaires», a-t-il encore ajouté, précisant que l'implication de ces personnes a été prouvée grâce à un ensemble d'indices et de témoignages affirmant que le responsable sécuritaire actuellement placé en garde à vue (Abdelkérim Laabidi, ancien responsable de la sécurité à l'aéroport Tunis-Carthage, Ndlr), a offert l'appui logistique à l'auteur du crime, Abou Bakr El-Hakim, en fuite en Syrie depuis l’été 2013.
Le dirigeant au FP a, en outre, souligné que le collectif de défense détient de nouvelles données à verser aux dossiers des deux martyrs Belaid et Brahmi, ajoutant qu’elles seront dévoilées prochainement.
«Le FP attend des décisions sérieuses de la part du gouvernement dans le traitement du dossier des deux martyrs dans le sens de la transparence et du respect de l'indépendance de la justice», a-t-il conclu.
I. B. (avec Tap).
Illustration: Ali Larayedh et Lotfi Ben Jeddou.
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