Une enquête a été ouverte par le juge d’instruction du tribunal de la Manouba, nord-ouest de Tunis, sur l’assassinat du prêtre polonais Marek Marius Rybinski, vendredi matin, par des inconnus.
Le cadavre du prêtre Marek Marius Rybinski, salésien et économe de l’école Salésienne de la Manouba, a été découvert, vendredi, vers 10h00, dans un dépôt de l’école, sise à la Rue Ibn Jazzar. Il avait été vu à l’école la veille entre 10 et 12 heures, et, ayant remarqué son absence pour la prière avant-hier soir et le matin de sa mort, ses confrères ont cru qu’il était malade et qu’il se reposait.
De nationalité polonaise, la victime avait été égorgée et déposée dans le dépôt de l’école, rapporte l’archevêché de Tunis, qui ajoute dans un communiqué que la famille salésienne, ainsi que la famille de la victime et l’ambassadeur de Pologne en Tunisie ont été mis au courant de cette tragédie.
Néji Khedri, assistant de l’économe assassiné a indiqué au correspondant de l’agence Tap, que le prêtre était âgé de 34 ans et qu’il avait été battu avant d’être égorgé. La police cherche encore à savoir l’endroit et le moment où le père a été assassiné. Surtout que le dépôt de l’école semble avoir été ouvert avec les clefs du Père Marek que l’on a trouvées par terre loin de lui. Il portait les mêmes habits que la veille matin.
Le ministère polonais des Affaires étrangères a estimé qu'il s'agissait d’un «un acte particulier à caractère criminel et qui n’a pas de liens avec les événements des derniers jours en Tunisie». «Nous n’excluons pas cependant que l’assassinat ait pu être commis pour des raisons religieuses», ajouté Rafal Sobczak du service de presse du ministère.
Le ministère de l’Intérieur du gouvernement de transition a exprimé, par ailleurs, dans un communiqué, sa profonde tristesse, à la suite de l’annonce de l’assassinat du prêtre polonais, accusant «un groupe de terroristes fascistes aux orientations et appartenances extrémistes», d’être derrière ce crime, «comme le montrent la méthode de l’assassinat et les investigations menées, à cet effet.»
Le ministère dénonce, en outre, «l’exploitation par ces extrémistes de la conjoncture exceptionnelle actuelle pour perturber l’ordre public, engager le pays dans la spirale de la violence et du désordre et semer la terreur dans les rangs des citoyens, surtout que certains chantres de l’extrémisme ont scandé, au cours de la dernière période, des slogans racistes et extrémistes, lors de certaines marches appelant au rejet de l’autre, à l’extrémisme, au racisme et à la discrimination religieuse» et à faire régresser le pays de plusieurs siècles.
Condamnant «fortement cette vile agression», le ministère de l’Intérieur promet à ses auteurs et à ses instigateurs les sanctions les plus sévères», et rassure «tous les citoyens et les étrangers, en particulier, qu’il ne ménagera aucun effort pour rétablir la sécurité, faire face à toutes les agressions et les sanctionner, selon leur degré de gravité.»
Il appelle, d’autre part, «tous les Tunisiens à faire preuve de vigilance et à aider à lutter contre ces graves crimes terroristes, dans le but de renforcer la stabilité et de préserver les acquis de la révolution.»
Imed Bahri