Rapport FTDESLe Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) dénonce l’usage de balles réelles par la police lors des mouvements de protestations à Dhehiba.

Le FTDES a présenté, lors d’une conférence, jeudi 19 février 2015, le rapport de la commission d’enquête sur les incidents survenus le 8, 9 et 10 février 2015, à Dhehiba, gouvernorat de Tataouine (sud), qui ont fait un mort (Saber Meliane) et plusieurs blessés, dont un grave (Hassine Meliane).

Tout en déplorant les attaques des postes de police et les incendies provoqués par certains manifestants, la commission d’enquête ne s’explique pas l’usage de balles réelles par les agents de l’ordre et appelle le ministère de l’Intérieur à ouvrir une enquête sur le sujet et les forces de l’ordre à mieux gérer les mouvements de protestation pour que de pareils incidents ne se reproduisent pas.

«Le recours aux balles réelles n’est justifié que dans le cas d’une menace ou d’un danger, face à un élément armé, or Saber Meliane est mort d’une balle dans le dos, et Hassine Meliane, encore hospitalisé, et risquant de perdre l’usage de ses jambes, a également reçu une balle à la colonne vertébrale alors qu’il était à bord de son véhicule», ont dénoncé les membres de la commission.

FTDES Dhehiba

De gauche à droite: Me Ridha Radaoui, Messaoud Romdhani et Néji Bghouri.

Me Ridha Radaoui a expliqué que la loi de l’année 1969, relative au traitement des manifestations par les forces de l’ordre, comporte des conditions claires mais que plusieurs agents continuent d’ignorer. Il a ajouté qu’en ce qui concerne les bavures commises à Dhehiba, une plainte contre X a été déposée par la commission.

Le rapport élaboré par une commission d’enquête indépendante révèle que les protestations organisées par les habitants de la région étaient pacifiques et les revendications légitimes puisqu’elles portaient sur le droit à l’emploi et au développement. «Or, comme dans tout mouvement de protestation, des casseurs se sont infiltrés et ont semé des troubles», admet le rapport.

«Le problème est plus profond que la taxe de 30 dinars imposée aux Libyens qui quittent le territoire tunisien. Cela fait des années que cette région souffre de marginalisation et paie les frais de la politique des gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance», a indiqué Messaoud Romdhani, membres de Commission.

Le FTDES appelle, par ailleurs, à éviter les divisions, à resserrer les rangs et assurer la cohésion de tous les acteurs politiques et sociaux pour pouvoir réaliser les revendications des populations en matières de développement et de lutte contre le terrorisme.

Y. N. M.

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