Najem Gharsalli Ministere InterieurLe ministre de l'Intérieur est appelé à ouvrir une enquête sur les accusations portées contre certains hauts cadres de sécurité par certains de leurs collègues.

Dans un communiqué commun, publié lundi 23 février 2015, les syndicats de la garde nationale et des fonctionnaires de la direction générale des unités d'intervention ont estimé que certains de leurs collègues sont en train de diffuser des informations confidentielles pouvant mettre en danger la sécurité nationale.

Le secrétaire général du syndicat des agents de la direction générale des unités d’intervention Lassâad Kchaou a appelé le ministre de l’Intérieur à dévoiler les noms des personnes responsables de la diffusion des informations top secret sur les activités de l’institution sécuritaire, ajoutant qu’un procès sera intenté contre toute personne ayant dévoilé des données sensibles pouvant nuire à la sécurité du pays.

Sami Gnaoui, secrétaire général du syndicat de la garde nationale, a dénoncé, de son côté, certains cadres sécuritaires qui dévoilent des secrets d’Etat lors de leurs passages dans les médias.

«Ils se prennent pour des stars et font leur show sur les plateaux de télévision, en prétendant être des experts en matière de lutte antiterroriste», a-t-il déploré.

Revenu sur les accusations dont fait l’objet Mounir Ksiksi, directeur général et commandant de la garde nationale, de la part de certains responsables des syndicats de sécurité, Sami Gnaoui a indiqué que ces accusations sont si graves qu’elles doivent être soumises à la justice et non diffusées à travers les médias.

Mounir Ksiksi est accusé de faire partie d’un appareil sécuritaire parallèle et d’avoir des liens avec le parti islamiste Ennahdha et des groupes salafistes. Pis encore, on lui reproche d’avoir livré de manière illégale 3 tonnes de médicaments à de mystérieux destinataires à Zenten, en Libye.

«S’ils ont des preuves à l’appui de leurs accusations qu’ils les fournissent à la justice, mais s’il s’avère que leurs allégations sont infondées, ce sont eux qui doivent comparaître devant la justice», a ajouté Sami Gnaoui, qui n’a pas voulu citer les noms des collègues auxquels il fait illusion. «Tout le monde les connaît. Ce sont des stars des la télévision», s’est-il contenté de dire.

Il s’agit, on l’a deviné, des Walid Zarrouk, Habib Rachdi, Sahbi Jouini et autres Issam Dardouri. Ces derniers ont expliqué avoir toujours transmis à leurs supérieurs les informations relatives au comportement douteux de certains hauts cadres de la sécurité, mais leurs alertes sont tombées dans des oreilles de sourd, ce qui les a obligés à aller aux médias pour dévoiler la vérité aux Tunisiens…

Y. N. M.

Illustration: Mohamed Najem Gharsalli, ministre de l'Intérieur.

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