Les avoirs au Canada de la famille de Ben Ali sont compris entre 10 et 20 millions de dollars, a rapporté hier ‘‘The Globe and Mail’’. Pour les geler, Ottawa exige des preuves solides indiquant leur provenance frauduleuse.


La Tunisie a demandé il y a trois semaines au gouvernement canadien de procéder au gel des biens des proches du dictateur déchu, de même qu’à l’extradition de son puissant beau-frère Belhassen Trabelsi, un homme d’affaires millionnaire arrivé à Montréal le 20 janvier.
Contrairement à la Suisse et à l’Union européenne, Ottawa n’a pas encore agi comme lui demande le nouveau gouvernement tunisien, expliquant avoir besoin de davantage de détails sur les avoirs visés et sur les charges pesant contre les personnes concernées.
Selon des sources interrogées par le journal de Toronto, la famille Ben Ali détient entre 10 et 20 millions de dollars canadiens (autant d’Américains) de biens sur le sol canadien.
La Gendarmerie royale du Canada (Grc, police fédérale) et d'autres agences ont commencé à enquêter. Mais sans preuves solides indiquant que la provenance des fonds est frauduleuse, il est impossible d’aller plus loin, a dit au ‘‘Globe’’ Bob Paulson, sous-commissaire de la Grc chargé des enquêtes internationales.
Mercredi notre ambassadeur à Ottawa, Mouldi Sakri, avait demandé au cabinet de Stephen Harper de procéder «rapidement» au gel des biens, craignant qu’ils ne disparaissent avant qu’une décision judiciaire ne soit effective.