Manifestation de dernière minute. Le rendez-vous a été pris samedi. Le bouche à oreille a fonctionné comme il peut. L’une des premières manifestations contre le pouvoir libyen sur le sol genevois. Haykel Ezzeddine, Genève
Juste 300 manifestants avec la présence de plusieurs communautés arabes, quelques militants et pratiquement aucun parti politique. En ce jour de show électoral, les politiciens suisses préfèrent pavaner dans les rues basses pour draguer les électeurs indécis.
En tout environ 300 manifestants ont pris part à ce rassemblement sur la Place des Nations entre 14h00 et 16h00. Plusieurs ont pris la parole dans un désordre édifiant et une certaine cacophonie. Les hommes sont séparés des femmes comme à la mosquée. Des fois, les deux groupes se mettent à scander en même temps des slogans différents. Le nombre des victimes s’allonge d’heure en heure en Libye et la foule crie toute sa colère contre le colonel dictateur Mouammar Kadhafi.
Des pancartes en arabe, en français et en anglais résument l’état des lieux de ce samedi autour de la grande chaise amputée de Daniel Berset sur la Place des Nations. Elle en avait vu du monde défiler cette chaise. Pendant deux heures de temps, Khadafi, roi des rois traditionnels d’Afrique, a pris pour son grade. Hué, insulté, brocardé, sa photo piétinée, son portrait brulé... il n’a eu que ce qu’il mérite.
Colonel, il est temps de partir et de rejoindre le duo de choc Ben Ali-Moubarak pour le bien de votre population tout d’abord et celle des arabes par la suite.