Belhassen Trabelsi By Sarra Guerchani Banniere

Le verdict de l'audience de Belhassen Trabelsi et sa famille au Canada vient de tomber aujourd'hui 16 mars à midi, heure de Montréal.

Texte et photo de Sarra Guerchani, notre correspondante au Canada.

La Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) ayant annoncé le rejet de sa demande d'asile, Belhassen Trabelsi devrait faire face à des mesures de renvoi vers la Tunisie ou à un autre pays qui lui accorderait l'asile politique. Il est, cependant, fort probable que ce dernier présente à la Cour fédérale une demande d'autorisation de contrôle judiciaire de la décision finale rendue.

«Le tribunal estime qu'il y a des raisons sérieuses de penser que le demandeur, Belhassen Trabelsi, a commis des crimes graves de droit commun, précisément de la fraude envers le gouvernement (art. 121. C.C.), fraude (art. 380) et recyclage des produits de criminalité (art. 462.31) au sens de l'alinéa 1Fb) de la Convention. [111] Aux termes de l'article 98 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés», peut-on lire dans la décision du CISR. Le document juridique conclut: «Le demandeur Belhassen Trabelsi est exclu et, par conséquent, sa demande est rejetée».

De mai 2012 à septembre 2014, Belhassen Trabelsi se présentait, régulièrement et secrètement, à des dates inconnues du public, au complexe Guy Favreau, là où avait lieu son procès pour sa demande de statut de réfugié. Seul quelques journalistes, dont la correspondante de Kapitalis, avaient l'autorisation de suivre ce procès, mais tous étaient sous ordonnance de non publication jusqu'à aujourd'hui.

Pour rappel, le beau-frère de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali avait trouvé refuge à Montréal, au Canada, depuis janvier 2011 et jusqu'à ce jour. Il avait fui en catastrophe, le 14 janvier 2011, pour échapper à la pression de la rue, mais aussi à la justice tunisienne.

Belhassen Trabelsi, frère de l'épouse de Ben Ali, Leila, et chef du clan des Trabelsi, a en effet contribué massivement au pillage du pays. Il est, aujourd'hui, condamné par contumace à 15 ans de prison pour 17 chefs d'accusations, dont l'acquisition de biens mobiliers et immobiliers à l'étranger, trafic de devises, introduction d'armes sur le territoire tunisien ou encore port et trafic d'armes.

Avant d'atterrir à l'aéroport de Montréal Pierre-Eliot Trudeau, à bord de son jet privé, avec sa famille, le frère de Leila Ben Ali menait une vie de pacha et stockait des dizaines de millions de nos dinars dans des dizaines de comptes bancaires aux quatre coins du globe, dont des paradis fiscaux. Cet argent a été obtenu grâce à plusieurs combines, pour la plupart illégales, aux dépens de plusieurs entrepreneurs tunisiens et étrangers, mais aussi de plusieurs banques publiques et privées tunisiennes.

Ses comptes et ceux de sa famille gelés, il est aujourd'hui terré dans un appartement dans le centre-ville de Montréal. Il serait à la merci de son avocat et dépendrait des quelques «amis» qui lui restent au Canada.  

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