Les tâches prioritaires de la Commission pour la réforme politique consistent en l’amendement du Code électoral et d’autres textes afférents, pour permettre aux Tunisiens d’élire leurs représentants de manière libre et transparente.


C’est ce qu’a affirmé Yadh Ben Achour, le président de ladite commission au cours d’une conférence de presse, tenue mercredi matin à son siège, qui a, également, cité parmi les priorités de son équipe, l’amendement des lois relatives aux libertés fondamentales et la proposition d’un projet de Constitution pour remplacer celle de 1959 qui est devenue désuète en raison des amendements successifs qu’elle a subies.

Des hypothèses sur l’avenir politique du pays
Après avoir affirmé que la commission ne travaille pas isolée de l’opinion publique et des représentants de la société civile, M. Ben Achour a expliqué que cette structure n’a pas de position préétablie concernant l’avenir politique du pays, indiquant qu’elle a fixé un ensemble d’hypothèses.
Il a cité, à ce sujet, l’organisation d’élections, à partir du 15 mars 2011, et l’appel du président par intérim à la création d’une assemblée constituante pour une nouvelle élaboration de la constitution, l’élection, en même temps, d’un président de la république et d’une assemblée constituante, au cours du mois prochain, soit au terme de l’exercice du gouvernement provisoire, ou encore l’accord autour d’un projet de Constitution, avec la participation de différentes parties, et qui sera présenté ultérieurement à un référendum populaire.
M. Achour a démenti avoir pensé démissionner cette Commission qui, a-t-il dit, «a été créée pour aider le peuple à éclaircir ses choix à propos de diverses questions politiques et juridiques, et qui œuvre à réaliser ses objectifs conformément à une méthodologie de concertation fondée sur l’écoute, la négociation et la participation des différentes parties, entre partis, associations, experts et personnalités indépendantes».

Réfutation des rumeurs
Le juriste a, également, nié que cette commission a été créée sous le régime du président déchu, qu’elle entend abroger l’article 1er de la Constitution ou qu'elle est habilitée à examiner la relation entre la religion et l’Etat. Il a expliqué que cette question relèverait de l’assemblée constituante élue qui représente le peuple, contrairement à cette Commission qui n’est pas une structure élue.
Il a précisé que la Commission, dont les tâches seront prochainement définies par un décret-loi, est une structure consultative qui propose des réformes et des amendements des lois en relation avec l’organisation de la vie politique et publique, notamment les lois sur la presse, les partis et le terrorisme. Elle les présente, par la suite, aux autorités en place et à l’opinion publique, pour trancher, après consultation d’un certain nombre de parties dont des organisations non-gouvernementales indépendantes.
A propos des méthodes de travail de la Commission, M. Achour a indiqué qu’elle a commencé l’organisation de forums nationaux, les vendredi et samedi, pour écouter les différentes parties, concernant les réformes politiques et la transition démocratique, comme l’indique sa dénomination.

Ecoute de la société civile et des régions
Il a, en outre, indiqué que la Commission est composée d’un conseil comprenant des personnalités nationales, des Ong, des partis et des syndicats, dont l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt), ainsi que d’autres parties qui seront appelées à se joindre au conseil, à l’instar de l’Ordre des avocats et du Conseil de protection de la révolution.
Il a ajouté que la Commission, en tant que structure publique indépendante, va se rendre dans les gouvernorats pour écouter les régions et les faire participer au choix des contours du paysage politique futur.
M. Ben Achour a insisté sur la nécessité de dépasser les différends autour des moyens d’atteindre les objectifs pour lesquels a été déclenchée la révolution, afin que tout le monde puisse jouir de la stabilité dont l’absence peut conduire à une nouvelle dictature. Il a affirmé que les réformes politiques fondamentales exigent beaucoup de temps.
A l’ouverture de la conférence de presse, la Commission de la réforme politique et de la transition démocratique a exprimé sa solidarité avec le mouvement révolutionnaire héroïque du peuple libyen frère dans son aspiration à la liberté et à la démocratie.