Les islamistes d'Ennahdha ont transformé un rassemblement, à Paris, pour soutenir la Tunisie en un plaidoyer pour... les Frères musulmans égyptiens!
Reportage et photos de Abdellatif Ben Salem
Le rassemblement s'est tenu, ce samedi 21 mars 2015, à la place de la République, à Paris, à l'initiative d'associations et de partis progressistes et modernistes rassemblant des Tunisiens de France.
La manifestation, qui a réuni environ un millier de personnes, a débuté dans de bonnes conditions, avec les allocutions successives du député européen Jean-Luc Mélenchon, d'un représentant de la Ligue française des droits de l'homme (LDH) et de Souhayr Belhassen, ex-présidente de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), qui ont condamné le terrorisme et appelé à un ferme soutien à la Tunisie.
Cependant, et comme le craignaient les organisateurs, le rassemblement n'a pas tardé à être phagocyté avant d'être totalement envahi par les membres du parti islamiste d'Ennahdha, qui l'ont transformé en une action de protestation contre le régime égyptien d'Al-Sissi et de soutien à la Confrérie des Frères musulmans.
Des dizaines de pancartes jaunes de «Rabaa» ont ainsi été brandies à la gloire de cette confrérie terroriste. Déçus et écoeurés, plusieurs dizaines de nos compatriotes ont préféré quitter cette ambiance nauséeuse.
On l'aura compris, Ennahdha et ses satellites sont venus nous dire, au cas ou nous ne l'avions pas compris, que la solidarité avec les Frères musulmans prime sur les intérêts de la Tunisie, censée être «leur» patrie. L'attentat du Bardo a juste offert à ses militants une occasion pour manifester en faveur des Frères musulmans égyptiens. En d'autres termes, le terrorisme ne leur pose pas problème. C'est même un allié objectif sur la route de l'instauration de l'Etat islamique: leur objectif final.
On le sait, ces gens ne se sont jamais vraiment sentis Tunisiens. La Tunisie leur importe peu. Leur but est le même que celui de Daêch: l'instauration du califat.
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