Les Tunisiens de Suisse et leurs amis Suisses ont manifesté aujourd'hui à Genève pour condamner le terrorisme et appeler à un soutien renforcé à la jeune démocratie tunisienne.
Texte et photos de Haykel Ezzeddine, correspondant à Genève
A l'appel des associations "Le pont" et de l'Association des Tunisiennes et Tunisiens en Suisse, une centaine de personnes s'est réunie, ce samedi 21 mars 2015, de 14h00 à 15h00, devant la poste de Mont-Blanc pour condamner l'attentat terroriste du musée Bardo, mercredi dernier, et apporter leur soutien à la démocratie en marche au pays du jasmin.
Discours brefs des militants Mohamed Ben Henda, Anis Mansouri, du vert Alfonso Gomez Cruz, de Tobia Schnebli de Solidarité et d'Ibtissem Khalfallah de l'association Hidra. Tous sont unanimes : ne pas baisser les bras et continuer à soutenir la Tunisie démocratique. L'intégrisme religieux est, certes, un fléau international, mais il doit être combattu à sa source.
Les Tunisiens de l'intérieur comme leurs compatriotes à l'étranger sont encore sous le choc en apprenant chaque jour des détails sur la folie meurtrière qui s'est abattue sur Tunis.
Après le recueillement, il est temps d'agir efficacement et c'est ce qui est en train de se faire actuellement avec le renforcement sur place de la sécurité et d'autres mesures prises par le gouvernement tunisien.
Pour le rassemblement d'aujourd'hui, Esther Alder, conseillère administrative de la Ville de Genève, Olivier Baud, président municipal de la Ville de Genève et d'autres personnalités politiques locales ont tenu à témoigner par leur présence leur attachement à la nouvelle Tunisie qui rayonne dans le monde arabe et en Afrique et qui fait des jaloux dans bon nombre de pays.
Pourquoi un tel battage médiatique?
Juste après l'attaque du musée du Bardo, un triple attentat a fait 142 morts au Yémen mais les médias français continuent de broder chaque jour sur les malheurs des Tunisiens. Envoyés spéciaux, spécialistes et experts du remplissage se relaient pour essayer de comprendre le pourquoi de cette tragédie tunisienne!
Le carnage de Sanaa et ses nombreuses victimes n'a pas frappé les esprits des journalistes français qui ont éludé cette actualité. Le Yémen est loin de la France et la Tunisie, ex-protectorat français, est un sujet plus porteur pour la proximité, pour le nombre de ressortissants tunisiens ou d'origine tunisienne qui vivent dans l'Hexagone, pour le tourisme...
La saison touristique est, selon certains, mal engagée alors que les professionnels des voyages n'enregistrent aucun mouvement de désistements ou d'annulations collectives et ne se désengagent nullement de la destination Tunisie.
A titre d'exemple Air Marin Suisse, leader de la destination en Suisse romande, a déclaré, au lendemain de la tuerie du Bardo, que sa programmation reste identique et les engagements aériens restent inchangés. Même son de cloche chez les 2 autres grands tours opérateurs suisses Kuoni et Hotelplan.
La jeune démocratie tunisienne n'a pas besoin qu'on s'apitoie sur ses trébuchements, seuls les encouragements et la solidarité sont les bienvenus, les donneurs de leçons passent leur chemin!
{flike}