Une stèle portant les noms de toutes les victimes tombées dans l’attaque terroriste du 18 mars 2015 sera érigée, bientôt, à l’entrée du musée du Bardo.
C’est ce qu’a annoncé, dimanche 22 mars 2015, le président de la république Beji Caïd Essebsi, dans un entretien avec Europe 1, iTélé et ‘‘Le Monde’’, conduit, notamment, par le célèbre journaliste Jean-Pierre Elkabbach, dans l’enceinte du musée du Bardo. M. Caïd Essebsi a reconnu, dans cet entretien, une lacune sécuritaire au musée du Bardo le jour de l’attentat, ajoutant que l’enquête en cours devra déterminer les responsabilités. Le président de la république a, également, indiqué que l’attaque terroriste a été menée par 3 éléments : 2 ont été tués lors de l’assaut de la brigade antiterroriste et un 3e a pu prendre la fuite mais il a été identifié et est activement recherché. «Il n’ira pas loin. A situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. Nous avons demandé au peuple de nous aider à l’arrêter parce que le peuple est, lui aussi, concerné par la guerre contre le terrorisme», a ajouté Beji Caïd Essebsi. Mais tout en affirmant qu’il est, par principe, opposé à un régime policier, il a souligné que «tous les moyens possibles doivent être utilisés contre le terrorisme, car il s’agit d’une véritable guerre contre le terrorisme». «Engager les réformes nécessaires, lutter contre le terrorisme et rétablir la situation économique», sont les principales priorités du gouvernement, a encore fait savoir le président de la république. «Tout le monde est concerné par le terrorisme qui n'est pas une affaire tunisienne, mais les Tunisiens savent se défendre et resteront toujours debout», a-t-il souligné. Interrogé sur le retour des jihadistes tunisiens de Syrie et des menaces qu'ils constituent pour leur pays, M. Caid Essebsi a déclaré que ces derniers , tout en reconnaissant des «défaillances». A une question sur une éventuelle demande par la Tunisie d’une résolution onusienne autorisant des frappes militaires de certaines zones en Libye, le chef de l'Etat a répondu: «Nous ne nous inscrivons pas dans la politique des autres puissances (...) Nous avons toujours eu des relations exceptionnelles avec la Libye voisine», mais il a admis que le grand problème, aujourd'hui, dans ce pays, c’est l'absence d'un Etat. «Il y a des groupuscules armés et deux gouvernements: l'un reconnu par la communauté internationale, mais dépourvu d'autorité, et l'autre non reconnu est à nos frontières». Concernant l'enquête sur l'attentat terroriste de mercredi dernier, le président de la république a affirmé que les investigations se poursuivent, et il a tenu à rendre hommage à la police tunisienne, notamment à la Brigade antiterroriste, intervenue rapidement sur les lieux de l’attentat, dont le bilan en pertes humaines aurait pu être plus lourd sans cette intervention. La loi antiterroriste, qui sera bientôt votée par l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), garantira un cadre légal à la lutte antiterroriste, a-t-il expliqué, ajoutant qu’une autre loi devra être votée pour protéger les forces de l'ordre, qui sont aux premiers rangs et payent de leur vie. «Il n'est pas question de reculer devant le fanatisme», a-t-il martelé, tout en insistant sur la différence entre islam et islamisme. Répondant à une question sur l'aide que la communauté internationale pourrait apporter à Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme, M. Caid Essebsi a répondu que «cela dépend de l'intérêt de ceux qui nous entourent. S'ils veulent combattre le terrorisme pour s'en prémunir, leur aide sera la bienvenue». Une manière de dire : si les puissances internationales veulent prévenir la menace terroriste chez elles, elles seraient bien inspirées d’aider la Tunisie, qui se trouve aujourd’hui aux premières loges de la lutte contre ce fléau. «Nous allons mettre en oeuvre les moyens dont nous disposons pour combattre ce fléau et remettre la Tunisie au travail», a indiqué M. Caïd Essebsi. «Car la Tunisie, a-t-il poursuivi, a des défis économiques à relever et a besoin de crédits et d’investissements.» Cependant, les promesses faites en la matière, notamment, lors de la réunion du G8 en 2011 à Deauville (France), «n'ont malheureusement pas été tenues», a-t-il regretté. Le président de la république a, enfin, salué l'élan de solidarité que les pays frères et amis ont manifesté au lendemain de l'opération terroriste, affirmant que la Tunisie continuera d'avancer sur «la voie de l'instauration de la démocratie». «Je veux une Tunisie moderne, tournée vers l'avenir», a- t-il conclu. Z. A. (avec Tap). |
{flike}