mohammed Trabelsi
Mohamed Trabelsi, neveu de Leïla Ben Ali, qui a pu fuir la Tunisie, le 10 janvier, pour se réfugier en France, où il a demandé l’asile politique, a donné une interview à nos confrères du ‘‘Parisien’’.


Mohamed Trabelsi est le fils de Moncef Trabelsi, aujourd'hui incarcéré avec une trentaine de membres de la famille de l’ex-président tunisien et de celle de son épouse Leïla Trabelsi à la caserne El Aouina à Tunis.
Le fuyard, qui affirme ne pas détenir de compte en Suisse, vit actuellement avec son épouse et leurs trois enfants, de 2 mois, 2 ans et 6 ans, dans un «appartement de 30 m2», sis dans «un quartier populaire de Paris».

La belle vie à La Marsa
mohammed TrabelsiMême s’il n’est pas aussi détesté que son cousin Imed Trabelsi, l’homme est accusé, comme 47 autres membres du clan présidentiel, d’avoir fait main basse sur les richesses du pays et figure sur la liste établie par l’Union européenne des membres du clan de Ben Ali dont les avoirs ont été gelés dans les pays européens. La liste comprend les «personnes faisant l’objet d’une enquête judiciaire des autorités tunisiennes pour acquisition de biens immobiliers, ouverture de comptes bancaires et détention d’avoirs financiers dans plusieurs pays, dans le cadre d’opérations de blanchiment d’argent».
Avec l’aide de son avocat, Me Axel Metzker, Mohamed Trabelsi tente d’obtenir le statut de réfugié politique en France. Il espère organiser sa défense avant de pouvoir retourner en Tunisie, où il possède une belle villa à La Marsa, pillée entre-temps, et une florissante société d’informatique.

Un travailleur honnête?
«Aujourd’hui, ma faute c’est de porter le nom de Trabelsi. Toute la famille fait l’objet d’une véritable chasse aux sorcières. On nous traque, nos biens sont pillés, nos maisons sont pillées sous les yeux de la police qui laisse faire», déclare Mohamed Trabelsi. «Les membres de notre famille sont arrêtés et torturés, les avocats du barreau de Tunis ont interdiction de nous défendre. La justice est rendue sur Internet, Facebook», ajoute-t-il. Et de déplorer: «Pour certains, en Tunisie, Trabelsi veut dire corruption. Mais la corruption gangrène ce pays depuis toujours! (...) Elle n’est pas le fait des Ben Ali ou des Trabelsi, elle fait partie intégrante de la Tunisie». Le neveu de sa tante reconnaît certes la «générosité» de Leïla Trabelsi à l’égard des membres de son clan, mais il affirme n’avoir rien à se reprocher. Mais côté corruption, il avoue seulement avoir donné quelques bakchichs aux petits fonctionnaires et policiers pour accélérer quelques procédures administratives, à l’instar de tous les Tunisiens. Mais sans plus. Il affirme aussi avoir toujours travaillé honnêtement. Ce dont on peut sérieusement douter, sachant le luxe dans lequel il vivait et qu’il ne devait sans doute pas à son père, ancien photographe ambulant, ni à sa formation scolaire très sommaire. La preuve: ne maîtrisant pas le français, c’est son épouse qui s’est chargée d’assurer la traduction. L’interview, en arabe, peut être visionnée sur le site du quotidien français.