Le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero est attendu ce week-end à Tunis. Ce sera la première visite d’un chef de gouvernement dans notre pays depuis la chute de Ben Ali le 14 janvier.


M. Zapatero rencontrera, à cette occasion, les responsables intérimaires tunisiens, notamment son le Premier ministre Mohamed Ghannouchi, et des représentants de la société civile et des médias.
Le Premier ministre espagnol a salué lundi la naissance de nouvelles démocraties au Proche-Orient et en Afrique du Nord et il a exhorté l’Europe à leur apporter un soutien économique et politique. Il a aussi condamné la violence après la mort de dizaines de personnes en Libye.
L’objectif de cette visite est de montrer «la solidarité» du peuple et du gouvernement espagnols «avec le peuple tunisien et sa révolution démocratique».
Malgré tant des faits, et non seulement historiques, qui unissent la Tunisie et l'Espagne, on a toujours observé une «froideur» de la part de Zapatero vis-à-vis de l`ex dictateur en fuite. Il l’a rencontré une seule fois avec la même «froideur» lorsque Zapatero (en fait, l’Espagne) avait la présidence rotatoire de l’Union européenne. L’Espagne a également maintenu des contacts avec l’opposition tunisienne à Ben Ali de l’époque. L’une des figures de la gauche tunisienne, feu Mohamed Charfi, avait été nommé, sur proposition de l’Espagne, membre du Comité international du Programme de l'Alliance des Civilisations, idée lancée par Zapatero et mise en œuvre sous l’égide de l’Onu. Cette nomination a, d’ailleurs, déclenché les foudres du Palais de Carthage contre l’Espagne. Lorsque l’Unesco a attribuée le Prix International de l’Education Comenius au même Charfi, l'ancien représentant-ambassadeur de l’Unesco en Tunisie, Francisco Carrillo Montesinos, a dû faire face aux critiques de l’entourage de l’ex-président. «Une seule personne méritait ce prix en Tunisie: Ben Ali», lui disait-on.

Dans une interview, lundi, à Reuters, iM. Zapatero a déclaré que l’Union européenne (UE) devrait envisager la création d’une banque pour aider les nouvelles démocraties dans la reconstruction de la région, ainsi qu’elle l’a fait pour l’Europe de l’Est après la chute du Mur de Berlin, en 1989.

«C’est historique, nous assistons probablement à une vague de naissances de nouvelles démocratie», a dit Zapatero. «Nous voulons la démocratie. Nous voulons des réformes. Nous ne voulons pas de violence. Nous la condamnons», a poursuivi le chef du gouvernement espagnol en exhortant l’UE à soutenir activement les nouveaux gouvernements succédant à des régimes autoritaires.