La question tunisienne est devenue, comme le craignait l’ambassadeur de la Tunisie au Canada, Mouldi Sakri, «un enjeu interne entre les partis politiques québécois».


Le mercredi 23 février, la députée Louise Beaudoin avait demandé si «le gouvernement du Québec sera à la hauteur de nos valeurs et de nos principes pour aider le peuple tunisien à régler rapidement la question du gel des avoirs de la famille Ben Ali».
La ministre des Relations internationales, Monique Gagnon-Tremblay, citée par le ‘‘Journal de Québec’’ a répondu que «nous sommes ici devant une situation exceptionnelle, et c’est pourquoi je souhaite que le gouvernement fédéral agisse avec diligence ».
Notamment en répondant positivement à la demande d’extradition déposée par les autorités tunisiennes concernant Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu Ben Ali, qui se trouve au Canada - vraisemblablement dans la région de Montréal - depuis le 20 janvier, et pour geler les avoirs des membres du clan Ben Ali au Canada.
Le 9 février, les députés du Québec ont adopté une motion unanime réclamant, entre autres, le gel des avoirs des proches de l’ancien président.
Selon le quotidien québécois, l’ambassadeur de la Tunisie au Canada, Mouldi Sakri, qui devait participer à une conférence de presse, le mercredi 23 février, au foyer de l’hôtel du Parlement, à Québec, a décidé, en dernière minute, de ne pas y aller.
«J’ai pris ma décision en écoutant la période des questions à l’Assemblée nationale, a-t-il assuré au ‘‘Journal’’. J’ai senti qu’une sortie publique ne servirait pas la cause de la démocratie en Tunisie et ne serait pas en notre faveur», a-t-il expliqué. «L’annulation de sa conférence de presse lui permettait vraisemblablement de garder de bonnes relations avec Ottawa», note ‘‘Le Journal’’.