Des manifestants ont attaqué, cet après-midi, le siège du ministère de l’Intérieur, à l'avenue Habib Bourguiba, à Tunis, en lançant des jets de pierres sur l’édifice du ministère et son enceinte.


Cette attaque a causé la destruction de plusieurs voitures en stationnement dans le parking situé à proximité du ministère et le bris des vitres des fenêtres.
Les agents des forces de sécurité intérieure et les unités de l’armée nationale «ont essayé de disperser les manifestants par des tirs de sommations et le lancement de grenades lacrymogènes, mais les manifestants se sont entêtés à essayer de pénétrer dans le siège du ministère», affirme la Tap en citant une source du ministère. Trois foyers d’incendie ont aussi été allumés.
Des témoins ont confirmé à Kapitalis avoir entendu ces tirs de sommation.

La Kasbah submergée par les manifestants
Les assaillants font partie des dizaines de milliers de manifestants qui ont submergé, durant toute la journée, la place de la Kasbah à Tunis et les artères environnantes, à l'appel des participants au sit-in de la place du gouvernement pour une manifestation massive et une journée de colère.
A travers les banderoles brandies et les slogans scandés, les manifestants appellent, en particulier au départ du Premier ministre, Mohamed Ghannouchi, à la dissolution du gouvernement provisoire, des chambres des députés et des conseillers et à la création d’une assemblée constituante pour instituer un régime parlementaire.
Ils appellent, en outre, à «la constitution d’un gouvernement de salut national», à assainir «les établissements, les organisations, les associations et les syndicats des membres impliqués dans la corruption», «le report de la satisfaction des revendications sociales» et «la promulgation d’un nouveau code de la presse et d’une nouvelle loi électorale».
Les manifestants revendiquent, également, la proclamation d'une amnistie législative générale, la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (Rcd) et le jugement équitable des symboles de l’ancien régime.
Les agents de l’ordre et les unités de l’armée nationale ont préféré changer leurs positions et se sont retirés aux abords de l’avenue du 9 avril, se contentant de surveiller ce rassemblement populaire pacifique. Une tente du Croissant rouge tunisien a été dressée par la même occasion.
La manifestation se déroulait selon une préparation judicieuses et une bonne organisation, avec une tente pour la cellule d’information du sit-in qui diffuse, sur Facebook, les informations sur le rassemblement, critiquant l’état de la couverture du sit-in par les médias nationaux.