Interrogé au téléphone par Kapitalis à propos de cette cascade de démissions, Khayem Turki a précisé qu’il comptait personnellement démissionner, depuis un certain temps, mais qu’il a attendu le moment propice pour l’annoncer.

«Vu la situation sécuritaire dans le pays et les nombreux défis et priorités auxquels fait face actuellement la classe politique dans son ensemble, nous préférons, pour le moment, ne pas nous exprimer sur les médias», a dit M. Turki, ajoutant que sa démission d’Ettakatol ne signifie pas qu’il abandonne la politique.

Quels sont ses projets ? Réponse: «Le moment n’est pas encore venu pour en parler».

Parmi les raisons qui les ont poussés à démissionner, les militants d’Ettakatol citent l’absence de signe fort d’une volonté de changement de la part de la direction, surtout après l’échec cuisant des dernières législatives, au cours desquelles le parti a perdu tous ses sièges à l’Assemblée.

«La direction s’est montrée incapable d’entreprendre des réformes structurelles, de faire confiance à ses adhérents dans les régions intérieures et à ses jeunes, allant jusqu’à éviter tout risque de remette ses mandats aux militants, ce qui aurait envoyé un signe fort d’une volonté de changement», indiquent les démissionnaires dans un communiqué rendu public mardi 7 avril 2015, en précisant que les membres du bureau politique et du conseil national d’Ettakatol restent attachés aux valeurs de la république et à la constitution.

«Nous avons pris la décision de quitter le parti en raison de son incapacité à se remettre en question et à se réformer. Nous le quittons avec tristesse, certes, face à tout ce gâchis mais sans volonté de nuire», soulignent encore les démissionnaires.

Il s’agit:

- Khayem Turki, secrétaire général adjoint, membre du bureau politique et du conseil national;

- Ridha Ennaji, membre du bureau politique et du conseil national, Tunis;

- Habib Hamdi, membre du bureau politique et du conseil national, Ben Arous;

- Jameleddine Amri, membre du bureau politique et du conseil national, Sousse;

- Slah Mcharek, membre du bureau politique et du conseil national, Médenine;

- Hamdi Berbiha, membre du bureau politique et du conseil national, Siliana;

- Samira Mansour, membre du bureau politique et du conseil national, Tozeur;

- Moncef Ben Moussa, membre du conseil national, Tataouine;

- Mohamed Hatem Abdejlil, membre du conseil national, Sousse;

- Khemaïes El Ayech, membre du conseil national, Tunis;

- Ghazi Bellasfar, membre du conseil national, Ariana;

- Hiba Agueb, membre du conseil national de Siliana;

- Jalel Tfifha, membre du conseil national de Sousse;

- Mohamed Jemaï Ouled Nasr, membre du conseil national, Sidi Bouzid;

- Mohamed Salah Ben Amor, membre du conseil national, Monastir;

- Lassad Hamzaoui, membre du conseil national, Tunis;

- Sarra Sayhi, membre du conseil national, Kasserine.

Z. A.