«L'enjeu pour la Tunisie, est de conforter sa transition politique par une relance économique soutenue».
C’est ce qu’a affirmé le président de la république, Beji Caid Essebsi, en visite d'Etat à Paris, dans une allocution prononcée devant le Sénat français dans laquelle, mardi 7 avril 2015. Car le processus de transition «n'a pas été facile et n'est pas achevé». Et les acquis accomplis par la Tunisie «ne sauraient occulter les graves dangers qui risquent de grever le processus de transition démocratique», a-t-il souligné, en évoquant l'impact négatif de la situation en Libye et les problèmes économiques que connaît la Tunisie. Et d'ajouter: «Les exemples historiques sont nombreux qui montrent que des révolutions échouent par dégradation des situations économiques». Evoquant les menaces terroristes, le président de la république a souligné le refus de la Tunisie de la Zitouna, où a été fondé l'un des plus hauts lieux de l'islam, de toute forme d'obscurantisme. «Aussi, sommes-nous frappés d'une grande tristesse lorsque la barbarie s'exprime de la manière la plus odieuse», a-t-il dit, en parlant des attaques terroristes à Paris, en janvier dernier, et le musée du Bardo, à Tunis, le 18 mars. «La Tunisie a besoin aujourd'hui que ses partenaires et amis se tiennent à ses côtés. Pour investir à nos côtés, pour mobiliser avec nous des investisseurs potentiels mais surtout pour nous accompagner sur les actions les plus structurantes, dont notamment la formation et la réforme administrative», a encore indiqué M. Caid Essebsi. Il a aussi appelé à une coopération décentralisée entre villes et gouvernorats tunisiens et régions françaises. «Nous appelons à une politique volontariste en matière d'échanges, de partenariat et d'investissement, fondée sur la complémentarité», a encore plaidé M. Caid Essebsi, soulignant la nécessité d'instaurer, entre la Tunisie et ses partenaires, «un cadre permanent de réflexion pour promouvoir l'intégration verticale Europe-Méditerranée-Afrique en y incluant le Golfe». Evoquant la présidence par la France, en mai prochain, du dialogue 5+5, le président de la république a appelé à faire de la Méditerranée le centre d'un espace de prospérité partagée et «non pas un mur qui ne sera jamais assez haut pour garantir la sécurité des uns et contenir la désespérance des autres», a-t-il estimé, tout en assurant que «la Tunisie continuera à oeuvrer pour faire du Grand Maghreb une aire de coopération économique renforcée». Gérard Larcher, président du sénat, a souligné, pour sa part, que la présence du président tunisien au Sénat français «est un hommage au peuple tunisien pour son courage et sa détermination et à la femme tunisienne pour son rôle d'avant-garde». M. Larcher s'est prononcé en faveur d'un partenariat encore «plus ambitieux» dans les domaines de la coopération décentralisée, de l'éducation et de l'économie, relevant que l'éducation et la réponse sécuritaire sont les composantes de toute stratégie de lutte contre le terrorisme. «Le temps d'un partenariat plus ambitieux est venu», a-t-il soutenu, notant que «les deux pays ont payé un lourd tribu au terrorisme». I. B. (avec Tap). |
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